Les propos du chef de l’État concernant la possible signature de l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur ne passent pas ! Ils ont suscité « la consternation et l’incompréhension du monde agricole », a déclaré Jérôme Despey, premier vice-président de la FNSEA. Ce qui conduit le syndicat, aux côtés des Jeunes Agriculteurs (JA), à « se mobiliser pour aller à la rencontre du président » à Toulouse, et « solliciter un entretien ». Une information d’abord relayée par Le Figaro ce dimanche 9 novembre 2025.
« La goutte d’eau qui fait déborder le vase »
Jeudi, au Brésil, Emmanuel Macron s’était dit « plutôt positif » sur la possibilité d’accepter cet accord commercial décrié en France, tout en affirmant rester « vigilant ». « Importer des produits qui ne sont pas produits dans les mêmes conditions que les nôtres, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », a déclaré Jérôme Despey, qui a évoqué « les crises successives » auxquelles sont confrontés les agriculteurs et la hausse de leurs coûts de production.
Dimanche, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a tenté d’apaiser la colère du monde agricole, en assurant que la France « ne signera pas un accord » qui « condamnerait » ses agriculteurs. Elle a évoqué des « lignes rouges » de la France, soit une « clause de sauvegarde » agricole, des mesures miroir imposant aux produits importés des normes équivalentes à ceux produits en Europe, ainsi qu’un renforcement des contrôles sanitaires.
« Le président de la République qui va être amené à prendre une position pour la France »
« On n’a aucun élément qui nous permet de dire comment ces contrôles vont être réalisés », a réagi Jérôme Despey, pour qui les éléments avancés par Annie Genevard, s’ils sont « justes », ne suffisent pas. « C’est le président de la République qui va être amené à prendre une position pour la France », a insisté Jérôme Despey, qui souhaite « une position qui soit ferme […] pour ne pas ratifier cet accord parce qu’aujourd’hui il n’y a aucune garantie ».
En parallèle, Jérôme Despey a évoqué, sans plus de précisions, une visite prévue du président de la FNSEA Arnaud Rousseau à l’Élysée cette semaine, pour évoquer ces sujets. La visite du président Emmanuel Macron à Toulouse s’inscrit dans un tour de France pour sensibiliser sur les effets néfastes des écrans et des réseaux sociaux, son nouveau cheval de bataille dans la dernière ligne droite du quinquennat.