Leclerc « Mon job : faire le tri dans les demandes de hausses »
Le 31 janvier 2018, sur le plateau de BFMTV, le patron des centres E. Leclerc a assuré qu’il acceptait les hausses demandées par les industriels en faveur des produits agricoles français.
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« J’ai signé la charte d’engagement des États-généraux de l’alimentation et je tiens parole », affirme Michel-Edouard Leclerc. Mis en cause sur la rudesse des négociations commerciales en cours, le patron des centres E. Leclerc s’est vivement défendu de toute pression sur le secteur agricole. « Oui, nous avons demandé des baisses de prix, mais pas sur les produits agricoles français », détaille-t-il. Les autres, en revanche…
« Si je prends l’ensemble des hausses qui nous sont demandées aujourd’hui, c’est l’équivalent d’une ponction de 385 millions d’euros sur le pouvoir d’achat, calcule-t-il au micro de Jean-Jacques Bourdin. Là-dedans, il y a des produits agricoles, mais il y a aussi du café, du chocolat, du L’Oréal, tout ça… Si vous prenez les cinq gros distributeurs français et si tout le monde dit oui, c’est 2 milliards de ponction sur le pouvoir d’achat des Français. Mon job, c’est de faire le tri. »
Il s’agit donc pour lui de payer plus cher les produits agricoles français, conformément aux exigences des États-généraux de l’alimentation, mais « je ne vais pas filer à Monsieur Nestlé, Monsieur Unilever et Monsieur Procter des hausses parce qu’ils vont se cacher derrière les agriculteurs français ! Je fais mon job ».
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Et de sortir sur le plateau deux paquets de jambon Herta, filiale de Nestlé. L’un estampillé « filière France », l’autre non. Pour le premier, « je suis d’accord pour augmenter ces produits-là pour que ça aille aux producteurs français. Sur l’autre, sans garantie d’origine française, pas d’effort. »
« Les Français sont accros au prix »
Sur le projet de loi présenté en conseil des ministres cette semaine, censé recadrer le comportement des enseignes, le distributeur s’en donne à cœur joie : « Les Français sont accros au prix, rappelle-t-il, et ça le politique ne l’entend pas », lance-t-il en référence à l’encadrement des promotions. Et sur l’augmentation du seuil de revente à perte (SRP) : « Comment le produit de marges obligées sur du café, du chocolat, de l’eau minérale, va ruisseler jusqu’à chez mes copains producteurs de lait et de porcs dans le Finistère ? Si personne ne peut répondre, ne le faisons pas. » Une piste davantage profitable aux producteurs serait, selon lui, de « bloquer les marges de la distribution quand les prix en rayon augmentent. » Pas vraiment au programme.
Sa réputation de « tyran des prix », selon le sobriquet dont l’affuble Christiane Lambert, serait-elle exagérée ? Réponse de l’intéressé, à l’adresse de la présidente de la FNSEA : « Moi je l’aime, mais elle a l’amour vache. Tous les matins, elle m’en met une… Je ne mérite pas ce focus sur moi. »
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