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Les entrepreneurs s’attaquent aux charges de mécanisation

Philippe Largeau (deuxième en partant de la gauche) et les administrateurs de la FNEDT plaident pour une réduction drastique des charges de mécanisation, notamment avec la délégation de travaux.

Plus gros acheteurs de matériels agricoles en France, les entrepreneurs veulent travailler à la réduction des charges de mécanisation. Ils appellent à dresser un état des lieux du parc de matériel.

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« Il faut en finir avec la perfusion de subventions pour acheter du matériel, tempête Philippe Largeau, président de la Fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT) et entrepreneur agricole dans la Vienne. C’est de l’acharnement thérapeutique qui ne bénéficie qu’aux constructeurs qui vendent les machines et aux banques qui les financent. Les agriculteurs, eux, s’endettent encore plus ». Lors de leur conférence de presse annuelle, qui s’est tenue ce 2 décembre 2025, les élus de la FNEDT ont dévoilé les résultats de leur enquête de conjoncture et leurs priorités pour l’année à venir.

Baisser les charges de mécanisation

Sans surprise après une campagne 2024 catastrophique et une saison 2025 qui n’a pas permis de tout rattraper, le moral des ETA n’est pas au beau fixe. Comme à chaque enquête de conjoncture, l’agroéquipement est un sujet de préoccupation. Ce n’est pas une surprise puisqu’ils réalisent 30 % des achats de matériels en France. « Les tarifs ont flambé de 25 à 40 % depuis la crise sanitaire, constate Philippe Largeau. Pourtant, les matériels se vendent toujours. Depuis des décennies, des centaines de millions d’euros ont été attribuées par l’État pour favoriser l’investissement dans du matériel et on constate que cela n’a pas servi à grand-chose ».

En effet, la France est la championne d’Europe des charges de mécanisation élevées. Selon la FNEDT, les matériels achetés grâce aux subventions ces dernières années sont souvent utilisés à moins de 50 % de leur potentiel. « Il faut arrêter de financer du matériel qui ne fait que favoriser le suréquipement, plaide Philippe Largeau. Parfois le renouvellement est fait par opportunité plus que par besoin, parce qu’il y avait une aide en face. Et au fil du temps, l’agriculteur se retrouve avec un parc de matériel chargé, qui plombe sa trésorerie ».

Dresser un état des lieux

Pour le président de la FNEDT, « s’il y a des aides à apporter, elles doivent être à l’usage, pas à l’achat de la machine. Nous sommes persuadés qu’il y a eu des campagnes de subventions pour des machines qui sont déjà largement sous-utilisées en France. Le problème est que personne n’a une vision précise du matériel qui est réellement en parc dans la ferme France ».

À cet effet, la FNEDT va déposer une demande auprès de l’État afin de mettre en place un observatoire national du machinisme agricole. L’objectif est d’avoir un arrêt sur image du parc actuel. Cet observatoire devrait voir le jour en 2026, même si les modalités sont encore à préciser. « La mécanisation doit être adaptée aux besoins réels de l’exploitation, insiste Philippe Largeau. Il faut en finir avec cette pratique qui consiste à se chercher un besoin en fonction du matériel qui est subventionnable ». 

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