« Nous avons appris à gérer les haies autrement »
Grâce à un paiement pour service environnemental (PSE), le Gaec de la Marcotte a modifié ses pratiques pour adopter une gestion durable de ses haies.
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À Fourg, dans le Doubs, Julien et Philippe Vuillermoz se sont engagés en 2021 dans un contrat de paiement pour service environnemental (PSE). Porté par le Grand Besançon, soucieux de la qualité de l’eau et de la biodiversité de son territoire, il est animé par la Fédération départementale des chasseurs et la chambre d’agriculture du Doubs. « Le PSE correspondait à nos idées et à nos objectifs (l’autonomie en particulier), pointent les éleveurs, à la tête d’un troupeau de 50 montbéliardes en lait Comté AOP. Sensibles à l’écologie sans être écolo dans l’âme, nous sommes conscients que la nature nous fait vivre. La souplesse du dispositif nous a séduits. Le contrat, signé pour cinq ans, s’applique à l’ensemble des linéaires haies de l’exploitation (3,4 km). »
Des actions bien rémunérées
Pour répondre aux exigences du niveau 1 du Label Haie (1), Julien et Philippe ont suivi cinq à six journées de formation. Ils ont modifié leurs façons de faire. « Avant, nous passions le lamier ou l’épareuse. Nous enlevions ce qui nous gênait sans nous préoccuper de la santé des arbres et de leur avenir. Les branches, parfois coupées au milieu, repartaient dans tous les sens. Aujourd’hui, nous utilisons toujours le lamier, mais nous repassons derrière à la main systématiquement. Les branches taillées là où il faut cicatrisent convenablement. À court terme, cela représente du travail supplémentaire (10 jours pour un kilomètre de linéaire). Mais à long terme, les branches repousseront moins et nous aurons du beau bois de chauffage à exploiter. Nous veillons aussi à protéger les repousses avec un fil électrique. Les vaches ne doivent pas consommer les bourgeons terminaux. » Après la plantation d’un premier alignement de fruitiers de 250 m de long, un second chantier a été réalisé cette année.
Le travail effectué au titre de la gestion agroécologique est rémunéré à hauteur de 59,40 €/ha, soit près de 46 000 € sur cinq ans pour 154 ha de SAU. Le versement s’effectue chaque année sur la base d’indicateurs précis : évolution de la proportion d’infrastructures agroécologiques (IAE), nombre de milieux présents sur l’exploitation. Pour l’instant, il n’est pas possible de cumuler l’argent du Label Haie avec le bonus haie de la nouvelle Pac. « Sans le PSE, jamais nous nous serions intéressés à la gestion des haies, soulignent les éleveurs. Les actions agroécologiques sont bien rémunérées, c’est important. »
Seul regret : « On ne maîtrise la gestion des haies que dans les parcelles qui nous appartiennent (30 % du linéaire). Les propriétaires ne sont pas formés aux nouvelles méthodes, c’est dommage. »
(1) Le Label Haie est un dispositif imaginé par le réseau Haies France pour faire évoluer les pratiques. Il a été mis en place dans ce PSE à l’initiative de la Fédération départementale des chasseurs avec un cahier des charges à respecter collectivement par l’ensemble des exploitations engagées.
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