Le gouvernement prend la défense de l’OFB
Lors d’une interview télévisée, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a défendu le port d’armes par les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB). De leur côté, Matignon et le ministère de l’Agriculture appellent à un retour au calme et veulent garantir la sécurité des agents de l' OFB.
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Dégradation de locaux, ports d’armes contestés, manifestations… Les tensions entre les agriculteurs et les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), s’accumulent depuis plusieurs mois. « J’ai été constamment en soutien aux agents de l’OFB car il s’agit de la police de l’environnement […], ils sont équipés comme tous les policiers », a déclaré Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, dimanche 26 janvier 2025 lors de l’émission « Dimanche en politique » sur France 3.
Des messages contradictoires
Avec plus de 3 000 agents, dont 1 700 inspecteurs de l’environnement sur le terrain, l’OFB fait l’objet de nombreux avis divergents, même au sein du gouvernement. En janvier 2025, lors d’une déclaration publique, le Premier ministre François Bayrou avait qualifié d'« humiliation » et de « faute » certaines inspections d’agents de l’OFB chez des agriculteurs, « une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise ».
Peu de temps après, l’intersyndicale de l’OFB appelait ses agents « à rester au bureau » et ne plus mener de missions de police de l’environnement ou de contrôle des agriculteurs.
« L’OFB ne disparaîtra pas, parce qu’ils ont des missions qui sont essentielles […] comme s’assurer qu’il n’y a pas de pollution de l’eau que vous buvez […] ou que des décharges s’installent dans des espaces naturels », insiste la ministre de l’Écologie.
« Ils sont armés, c’est une nécessité. Ils interviennent face à des personnes armées notamment dans leur activité de police de la chasse », poursuit-elle. « On ne pose pas son arme de service dans la voiture et on ne la laisse pas dans son bureau, qui n’est pas complètement fermé. C’est une instruction de sécurité. »
Un appel à « l’apaisement »
« J’ai signé une circulaire avec la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, ce 3 décembre 2024, concertée avec l’OFB pour préciser le déroulé des contrôles et qui prévoit, entre autres, le port d’arme discret », explique la ministre de l’Écologie. Face aux menaces subies par les agents, Agnès Pannier-Runacher n’accepte pas qu’on mette « une cible dans le dos des agents de l’OFB. »
« J’appelle à plus de sérénité. Beaucoup de contrôles se passent très bien chez les agriculteurs. Une exploitation agricole est contrôlée en moyenne une fois par siècle et si des agents de l’OFB outrepassent leurs droits ils devront des comptes », poursuit-elle.
De son côté, Matignon souhaite un retour au calme. Le vendredi 24 janvier 2025, le gouvernement a reçu les syndicats représentant le personnel de l’Office français de la biodiversité pour les entendre et les rassurer dans leurs fonctions. « Tous les efforts seront poursuivis à l’échelle nationale comme à l’échelle locale pour permettre une meilleure compréhension mutuelle et le retour à des relations apaisées », assure le gouvernement dans un communiqué de presse diffusé le même jour.
Annonces au Sénat
« Je condamne les actions menées contre les agences OFB ces derniers jours tout autant d’ailleurs que je condamne les propos malheureux qui ne font que jeter de l’huile sur le feu », s’est exprimée la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, lors d’un débat au Sénat ce lundi 27 janvier 2025.
Pour apaiser les conflits en cours et limiter les contrôles, la ministre fait part de travaux en cours. « Il est important de coordonner l’ensemble des services de l’État, c’est le sens de la création des missions interservices agricoles (MISA), pilotées par les préfets de département en appui des missions interservices de l’environnement (MISEN) ». La ministre s’engage également à travailler à l’élaboration d’un décret interministériel pour répondre à la demande de sécurisation juridique « de ces outils de fonctionnement indispensable ».
Enfin, des amendements portant sur trois dispositifs devraient voir le jour. Ces derniers concernent « le renforcement de la tutelle des préfets au niveau départemental », « la mise en place de la transmission des procès-verbaux par voie hiérarchique, comme cela est possible pour d’autres polices », et « l’autorisation du port d’une caméra piéton pour permettre par l’enregistrement, lorsque cela est nécessaire, d'escalader des situations de tension et d’objectiver celles-ci en cas de difficultés ».
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