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La prolifération des algues vertes diminue en Bretagne

Les tempêtes de l'hiver 2023-2024 ont dispersé les algues vertes, retardant leur prolifération et diminuant ainsi leurs échouages dans les baies bretonnes.

Malgré la crainte d’une nouvelle année record, les échouages d’algues vertes dans les baies bretonnes ont diminué de 20 à 25 % cet été 2024 en raison des tempêtes de l’hiver dernier.

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La prolifération des algues vertes a été inférieure à la moyenne en Bretagne cet été, après un hiver tempétueux favorable à la dispersion des ulves, a appris l’AFP ce mercredi 11 septembre 2024 auprès du Centre d’étude et de valorisation des algues (Ceva).

Prolifération retardée

Sur la période allant d’avril à septembre, les échouages d’algues vertes sur les baies sableuses bretonnes s’établissent à un « niveau qui devrait être autour de 20 à 25 % inférieur à la moyenne », selon « les premières évaluations provisoires », a indiqué Sylvain Ballu, chef de projet dans la surveillance des marées vertes au Ceva.

Depuis 2002, le Ceva réalise un vol chaque mois entre avril et octobre, à marée basse et par grand coefficient de marée, dans le cadre de la surveillance des marées vertes. Présentes en mer à l’état naturel, les algues vertes prolifèrent dans les baies bretonnes.

Les surfaces d’algues vertes inédites relevées en octobre 2023, soit 611 hectares contre 286 hectares en moyenne, laissaient craindre une forte reprise de la prolifération au printemps 2024.

Mais les tempêtes de l’hiver dernier ont dispersé les algues des baies les plus exposées, retardant fortement la reprise de la prolifération au printemps. Seule la baie de Saint-Brieuc a échappé à ce phénomène de « déstockage ».

Zone de turbulence

Influencée par les conditions météorologiques tels que la pluviométrie, l’ensoleillement et la température de l’eau, la prolifération des algues a progressivement rattrapé son retard au cours de la saison, avec des différences selon les baies.

En septembre, les échouages d’algues vertes s’étendaient sur une surface légèrement inférieure à la moyenne annuelle en cette saison, selon les premières analyses de Sylvain Ballu.

Ces algues deviennent dangereuses quand elles se décomposent car elles émettent du sulfure d’hydrogène (H2S), un gaz potentiellement mortel à forte dose. Au début de septembre, le seuil d’alerte sanitaire a été dépassé à Guissény, dans le Finistère, où une plage a été fermée temporairement en raison de la concentration en H2S dans l’air.

La situation s’est améliorée ces vingt dernières années, la plupart des cours d’eau ayant vu leur concentration d’azote baisser fortement, mais « on est encore dans la zone de turbulence, dans la zone de danger, souligne Sylvain Ballu. On n’est pas à l’abri d’une année comme 2021, qui a été une année catastrophique avec des surfaces qui étaient beaucoup plus élevées que la moyenne pluriannuelle. »

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