La métropole de Strasbourg prône les paiements pour services environnementaux
En couplant des paiements pour services environnementaux (PSE) et des actions de communication, l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) veut encourager une agriculture alsacienne plus vertueuse sur son territoire.
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« Il n’y a pas besoin de mettre l’écologie en pause, elle doit juste être rémunérée à sa juste valeur », lançait le vendredi 2 février 2024 Sébastien Rohmer, installé en 2020, à l’adresse de Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS). Celle-ci était venue sur le terrain pour « s’informer » et dire « son soutien » aux agriculteurs à la suite des manifestations et blocages.
La figure de proue des orientations agricoles de l’Eurométropole
Le jeune agriculteur a repris la ferme du Loeb, ses 99 hectares et 62 laitières à Eschau, au sud de Strasbourg (Bas-Rhin). « Avez-vous bénéficié des paiements pour services environnementaux (PSE) de l’Eurométropole mis en œuvre en 2023 ? » s’enquiert la présidente. « Non. Car si j’avais opté pour les PSE, j’aurais dû rembourser les 300 €/ha d’aides déjà touchés au titre de la conversion bio sur 15 hectares », soupire Sébastien Rohmer.
Les PSE constituent la figure de proue des orientations agricoles que l’Eurométropole souhaite promouvoir sur les 12 000 hectares de SAU (dont 2,5 % en bio) réparties entre 33 communes. Ils récompensent les efforts faits en matière de préservation de la ressource en eau et de la biodiversité, de la lutte contre l’érosion via notamment la diversification des cultures, la couverture du sol d’avril à juin, au moins 5 % de surfaces non traitées par des phytosanitaires et optionnellement la mise en place de bandes fleuries.
De 10 000 à 25 000 € de PSE par an et par exploitation
Ce dispositif a pour l’instant recueilli l’engagement de 33 exploitants sur quelque 400 susceptibles de signer. Les sommes versées s’étagent entre 10 000 et 25 000 € annuels par exploitation. « Le guichet reste ouvert », précise l’EMS.
Du côté de la communication, la collectivité diffuse son projet alimentaire (« manger sain sans se ruiner », réduction du gaspillage) et organise en juin une journée de découverte des fermes à vélo. Pour les (rares) parcelles de son foncier qui se libèrent de leur locataire, elle privilégie leur conversion bio. Sébastien Rohmer poursuit le même objectif mais « à [son] rythme ». Pour cela, il milite pour un remembrement. Ses 99 hectares sont en effet divisés en 88 îlots. « En arriver à cinq avec des haies m’irait très bien », sourit-il.
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