On a mis nos oreilles au cœur d’un débat sur l’eau
La Région Centre-Val de Loire a organisé avec succès des Assises de l’eau. Une initiative qui a permis de construire un espace de dialogue. Reste à voir les actions concrètes.
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Créer une culture commune de l’eau. Voici l’ambition de la Région Centre-Val de Loire en organisant les Assises régionales, le 7 novembre 2023 à Tours, en partenariat avec le Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser). Pouvoirs publics, scientifiques, associations, agriculteurs, entreprises de l’agroalimentaire… ont répondu à l’appel de la collectivité. Le constat est partagé : l’eau va manquer ou tomber en trop grande quantité. Mais comment concilier les désaccords ? Par exemple sur l’irrigation qui représente 55 % de l’eau consommée dans la région, selon un rapport de la Région.
François Bonneau, le président de Région, croit au dialogue : « Nous devons créer un modèle de développement fondé sur la sobriété, en allant relativement vite, sans condamner l’agriculture et en accompagnant une irrigation plus économe. »
Des débats plutôt sereins
L’après-midi, plus de 600 personnes ont participé aux conférences et aux ateliers, aussi bien des élus locaux que des professionnels agricoles ou des curieux.
« On ne s’est pas encore battus entre nous », plaisante Benoît Lonqueu, président des irrigants du Loir-et-Cher, qui souhaite que la Région finance des outils de précision pour l’irrigation. En face de lui, Pauline Salcedo, coordinatrice d’InPact Centre, plateforme des agricultures alternatives, argumente pour un partage de l’eau en fonction des pratiques agricoles.
Les débats sont plutôt sereins, pédagogiques et détendus. « D’habitude, on doit se lutter pour parler de la qualité des eaux et des pesticides, lance Thomas Prigent, directeur de Bio Centre. À notre table, il y avait un consensus. »
Ce débat pose la question de la représentation agricole dans les instances de l’eau. Jean Launay, le président du Comité national de l’eau, présent aux assises, a annoncé qu’il ouvrirait sa structure à tous les syndicats. Une demande de longue date de la Confédération paysanne.
La Région réussira-t-elle à pérenniser ce dialogue apaisé lors des prochains mois ? Et surtout quelles seront les actions concrètes mises en œuvre ?
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