Foncier les éleveurs à la reconquête de 230 hectares de broussailles
Dans le Lot, des éleveurs retrouvent des ressources fourragères. Exemple à Crégols et Lugagnac.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Éleveurs, représentants du Parc naturel régional (PNR) des Causses du Quercy, élus, propriétaires fonciers : tous sont d’accord. « Cette opération est vraiment géniale, très utile », clament-ils en chœur. L’initiative qu’ils mettent en valeur, c’est la reconquête de 230 hectares embroussaillés à Crégols et Lugagnac, dans le Lot.
Depuis 2019, 58 propriétaires ont accepté de mettre leurs terres à disposition de huit éleveurs. Avec plusieurs avantages. Le premier est souligné par Lilian Boulpiquante, éleveur d’agneaux fermiers du Quercy (label rouge) et président de l’association foncière pastorale (AFP) : « Ça nous fait une ressource fourragère. Dans mon cas, je peux utiliser 30 hectares de ces terres, soit de la nourriture pour un lot de 150 à 200 bêtes pendant un mois. »
L’un des objectifs était aussi d'« installer de nouveaux éleveurs », indique le maire de Crégols, Didier Pech. Ici, « ça permet de pérenniser des exploitations existantes. Mais la création d’une AFP a facilité, ailleurs, des arrivées », témoigne Anne-Laure Cancès, chargée de mission au PNR. Soutenir les éleveurs, c’était la principale motivation de Bernard Pechberty, propriétaire de 1,2 ha à Crégols : « J’ai trouvé utile de les aider. En plus, ma parcelle est tenue en état par les troupeaux. »
5 500 hectares récupérés
Autre bénéfice majeur : la lutte contre les incendies. C’est d’ailleurs après un grand feu de forêt à Cajarc en 2018 que le conseil départemental du Lot a lancé de telles initiatives de reconquête. Aujourd’hui, 22 AFP ont été créées, 5 500 hectares récupérés permettant aux troupeaux de 120 éleveurs de paître sur les terres de 1 500 propriétaires.
D’autres sont en projet. « La difficulté consiste à mettre beaucoup de monde autour de la table : les propriétaires, les éleveurs, les collectivités, la chambre d’agriculture, le PNR… », énumère Anne-Laure Cancès. Contacter les petits propriétaires et les convaincre : voilà ce qui prend le plus de temps.
La fête du pâturage a d’ailleurs été créée, à Crégols, l’an dernier, pour faire connaître le pâturage et pousser les propriétaires réticents à réviser leur point de vue. Le 20 mai, cette fête a « attiré la foule ». Au programme : bons repas, produits locaux, démonstrations et moments de partage.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :