Login

Bruxelles « veut arrêter » les importations d'engrais azotés russes

En cas « d’augmentation substantielle » du prix des engrais, la Commission européenne précise dans sa proposition qu'elle pourra prendre « toutes les mesures appropriées pour remédier à une telle flambée ».

La Commission européenne veut instaurer des droits de douane prohibitifs sur certains engrais azotés russes et biélorusses. Sa proposition va être examinée par le Parlement et le Conseil de l’Union européenne.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

La Commission européenne a annoncé le 29 janvier 2025 avoir adopté une proposition visant à imposer des droits de douane prohibitifs sur plusieurs produits agricoles en provenance de la Russie et de la Biélorussie, ainsi que sur certains engrais à base d’azote (urée, sulfate et nitrate d’ammonium, engrais composés contenant de l’azote…). Cette proposition doit désormais être examinée par le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne (UE).

Surveiller d’éventuelles hausses des prix des engrais

La hausse des tarifs envisagée (immédiate pour les denrées agricoles et progressive sur trois ans pour les engrais) serait assez importante pour « arrêter l’importation de ces marchandises », peut-on lire dans le texte. Actuellement, les engrais sont exclus des sanctions européennes mises en place contre la Russie depuis son invasion de l’Ukraine.

Bruxelles estime que « ces importations, en particulier d’engrais, rendent l’Union européenne vulnérable aux éventuelles mesures coercitives de la Russie et présentent donc un risque pour la sécurité alimentaire de l’Union européenne ». Le 27 janvier, l’Union des industries de la fertilisation (Unifa) s’alarmait d’ailleurs de l’envolée des importations d’engrais russes en France (+80 % entre 2021 et 2023). Ces mesures doivent permettre de soutenir la production européenne et de diversifier les sources d’approvisionnement de l’Union européenne.

La proposition de la Commission introduit une surveillance de l’évolution du prix des engrais sur le marché de l’Union. Et en cas « d’augmentation substantielle » par rapport au niveau de 2024, il serait prévu que la Commission prenne « toutes les mesures appropriées pour remédier à une telle flambée ».

« Affaiblir davantage l’économie de guerre de la Russie »

D’après Bruxelles, l’Union européenne a importé 3,6 millions de tonnes d’urée et autres engrais azotés depuis la Russie en 2023 (soit environ 25 % des importations européennes depuis les pays tiers), et ce chiffre a « considérablement augmenté » en 2024.

« Nous souhaitons affaiblir davantage l’économie de guerre de la Russie, tout en réduisant les dépendances de l’Union européenne, en soutenant notre industrie et en préservant la sécurité alimentaire mondiale. Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour protéger notre industrie des engrais et nos agriculteurs », a déclaré Maroš Šefčovič, commissaire au Commerce et à la Sécurité économique, cité dans un communiqué.

Denrées agricoles

Les produits agricoles concernés par la proposition de la Commission européenne correspondent aux denrées qui n’avaient pas encore été soumises à une hausse des droits de douane pour la Russie. Dans le cas où ce texte serait mis en œuvre, « toutes les importations agricoles en provenance de la Russie seraient soumises à des droits de douane de l’Union européenne », précise ainsi la Commission.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement