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« Anticiper la réalisation de ses reliquats sortie hiver »

Le reliquat à la sortie d'hiver est un outil pour optimiser les apports azotés aux cultures.

Emmanuel Letesse, responsable du pôle d'agroécologie chez Agora, souligne l’intérêt de la réalisation des reliquats à la sortie d’hiver.

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« Le reliquat sortie hiver est un outil fondamental pour optimiser les apports azotés, d’un point de vue agronomique et économique », insiste Emmanuel Letesse, responsable du pôle d'agroécologie chez Agora, dans l’Oise et le Val-d’Oise. « En effet, à 6-8 euros de l’hectare en moyenne (1), c’est un outil peu cher qui permet de faire de réelles économies. »

Avoir au minimum une parcelle par précédent cultural

« Son intérêt est aussi environnemental puisque sa mesure permet d’affiner la dose à apporter à la culture et ainsi de limiter le lessivage, poursuit-il. Pour tous ces avantages, nous recommandons de faire le plus de reliquats possibles et au minimum d’avoir une parcelle par précédent cultural, sans oublier que la directive nitrates peut imposer des règles spécifiques selon les régions. »

« Sur notre secteur, la période de prélèvement s’étend de la mi-janvier à la fin de février, c’est-à-dire après la période de lessivage et avant la reprise de la minéralisation. Nous incitons les agriculteurs à réaliser leurs prélèvements le plus tôt possible, pour éviter un goulot d’étranglement sur la logistique et au laboratoire, sachant qu’il y a peu de variabilité dans la mesure du reliquat en janvier. Il est en tout cas impératif de faire les prélèvements avant les premiers apports d’azote, pour ne pas fausser les résultats. »

Le reliquat à la sortie d'hiver est « un outil peu cher qui permet de faire de réelles économies », estime Emmanuel Letesse, responsable du pôle agroécologique chez Agora. (©  Cooprative Agora)

Plusieurs carottages

« Le prélèvement en lui-même doit être réalisé sur une zone homogène de la parcelle, en évitant par exemple les bordures de champ, les zones où il y a eu un dépôt de matière organique, etc. Si la parcelle est homogène, le prélèvement peut être réalisé en diagonale mais dans le cas contraire, nous recommandons plutôt de le faire en cercle sur une zone représentative de la parcelle. »

« Nous conseillons de faire une dizaine de carottages sur la zone définie, puis de bien mélanger chaque horizon prélevé pour avoir un rendu homogène. À ce moment-là, il faudra bien faire attention à ne pas mélanger les horizons entre eux. Le nombre d’horizons va, quant à lui, dépendre du type de sol et de sa profondeur : pour des limons profonds, on est généralement sur trois horizons (0-30, 30-60 et 60-90 cm). Le prélèvement par un laboratoire agrée peut-être une solution alternative au prélèvement par l’agriculteur pour gagner en simplicité et efficacité, avec un matériel spécifique et adapté. »

« Enfin, les sachets à envoyer au laboratoire devront être congelés pour bloquer la minéralisation. Il sera important de bien remplir la fiche de renseignement associée car elle est aussi nécessaire que le résultat de l’analyse lui-même pour le conseil qui s’ensuivra. »

(1) Coût de revient moyen d’un reliquat azoté prélevé par un laboratoire sur deux à trois horizons pour une parcelle de 10 hectares.

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