Modulation : « Je suis sûr qu’on y gagnera à terme »
Mathieu Maronese, exploitant en Haute-Garonne, croit au potentiel de l’agriculture de précision.
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« C’est simple d’utilisation, pas très cher et hyper utile », se félicite Mathieu Maronese, exploitant et entrepreneur de travaux agricoles autour de Bonrepos-Riquet (Haute-Garonne). Il a mis en place la modulation intraparcellaire des semis depuis deux ans, et des engrais depuis quelques mois, à partir de cartes de compaction des sols, d’humidité ou de biomasse.
Mathieu Maronese et son associé, son frère Yoan, cherchent à ajuster leurs intrants, « pas pour faire des économies mais pour homogénéiser les parcelles. L’objectif premier, ce n’est pas de diminuer, mais de positionner mieux : mettre la bonne dose, au bon endroit, au bon moment. » Avec le but, à terme, d’augmenter les rendements de la parcelle. « On sait aussi qu’à terme, la réglementation nous obligera à mettre moins de produits phytos, anticipe-t-il. Donc il faudra qu’on sache bien utiliser le matériel pour cela. »
Bref, selon lui, l’intérêt ne se mesure pas « à court terme. Mais à terme, je suis sûr qu’on y gagnera ». Pour le moment, après une expérience de modulation de deux ans pour les semis et de quelques mois pour les engrais, l’agriculteur admet : « Je n’ai pas suffisamment de recul. »
Des parcelles plus homogènes
Du côté des semis, toutefois, il en est sûr, « les parcelles sont plus homogènes. Et je vois aussi sur la carte que la biomasse est quasi la même partout, sur la parcelle ». Il faut dire que, dans ces coteaux des portes du Tarn, « on a des sols très hétérogènes », précise-t-il. Les deux frères modulent la densité de semences de tournesol (« de 50 000 à 80 000 pieds par hectare ») depuis deux ans, de maïs depuis cette année, avant de passer au blé dur, au blé tendre et à l'orge. Pour les engrais, ce changement a débuté pour la campagne de 2023 et se limite aux blés et à l’orge, avec une dose « de –30 % à +30 % par rapport à la cible ». Là, leur choix est clair : « En début de saison, on essaie d’en mettre davantage où c’est moins bon ; plus tard, on va plus vers l’optimisation des cultures qui sont les mieux. »
Reste la question de l’investissement nécessaire. « En temps, c’est largement faisable, d’autant plus que l’idée c’est de regarder seulement les parcelles où il y a des soucis. Ou de se concentrer sur une ou deux pour étudier tous les paramètres ». Du côté des finances, « cette solution est sur abonnement annuel, pas cher, c’est largement faisable. » Il faut, en revanche, avoir les outils capables de réaliser de la modulation. Les Maronese viennent d’investir dans un pulvérisateur qui leur permettra de moduler les produits phytosanitaires : « On l’aurait renouvelé de toute manière. Je pense que les agriculteurs doivent renouveler le matériel assez souvent. Sinon, quand la réglementation nous obligera à investir pour moduler, la marche pourrait être trop haute. »
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