Intrants Le marché des engrais azotés reprend son souffle
L'adaptation dont a fait preuve les secteurs des engrais azotés et du gaz a fait baisser les prix ces derniers mois. Deux experts se veulent rassurants pour la suite.
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Jusqu'à la fin de l'année 2022, la tension sur les marchés du gaz et des engrais azotés était forte. Elle s'est progressivement atténuée ces derniers mois. Thomas François, directeur des ventes chez Interore (société d’importation et de distribution d’engrais), s’attend à un « démarrage de campagne attractif » pour les engrais, avec un « marché baissier ». Il s’est exprimé sur le sujet le 28 mars 2023, à l’occasion d’une journée d’échanges organisée par l’Aftaa, Association française des techniciens de l’alimentation animale.
Reprendre des parts de marché
Thomas François a souligné que la production européenne d’engrais azoté a repris, à la faveur d’une certaine « agilité industrielle » et de la baisse des prix du gaz. Après avoir atteint un pic à environ 340 €/MWh en août 2022, le Dutch TTF (cours du gaz de référence en Europe) est retombé. Il se situait aux alentours de 45 €/MWh au début du mois d'avril, de retour sur des niveaux d’avant-guerre en Ukraine.
Les producteurs d’engrais profitent ainsi de ce recul de prix. Selon Thomas François, ils ont besoin de produire en quantité pour être rentables et reprendre des parts de marché. Les prix des engrais sont mis sous pression par ce regain d'offre. Au 24 mars 2023, l’ammonitrate 33,5 % sortie d’usine était à 440 €/t : un niveau qui n’avait pas été atteint depuis septembre 2021.
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« Tout le monde a appris de l’hiver »
La baisse des prix du gaz observée s’explique par l’adaptation du secteur. « La quantité de gaz naturel liquéfié qui est arrivé par bateau a largement augmenté, a expliqué Véronique Bel, directrice régionale du Centre-Ouest de GRDF. Cela a même permis d’envoyer du gaz en Allemagne : c’est la première fois que le flux s’inverse d’ouest en est. Il y a eu tout un travail de solidarité européenne et d’adaptation des infrastructures pour être en capacité de faire ce mouvement-là. »
Géopolitique, météo, niveau de la reprise économique en Chine… Difficile d’estimer à quoi pourrait ressembler le marché du gaz dans les prochains mois. Mais Véronique Bel se veut rassurante : « Tout le monde a appris de l’hiver dernier, que l’on a passé sans gaz russe des gazoducs à partir de la fin d'août », a-t-elle rappelé. Les adaptations pourraient, selon elle, facilement être mobilisées à nouveau. Les stocks de gaz en France sont remplis à environ 30 % à l’heure actuelle, un niveau normal à cette époque de l’année.
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