Azote sur céréales : une impasse au tall Azote sur céréales : une impasse au tallage possible
Si, dans certains cas, l’apport d’azote au tallage peut être réduit, voire supprimé, la dose totale prévue ne doit pas être revue à la baisse.
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En sol faiblement pourvu en azote, l’enjeu de l’apport au tallage est de 5 à 10 q/ha, selon des essais Arvalis sur blé dur dans le Sud-Est. La question est donc de savoir s’il y a assez d’azote dans le sol pour faire une impasse au stade tallage. Bilan du précédent, état de la minéralisation et importance du lessivage doivent être étudiés pour chaque parcelle. « Dans le Sud-Ouest, l’absence de pluie pendant plus de deux mois cet automne a ralenti la minéralisation, explique Matthieu Killmayer, d’Arvalis. Concernant le lessivage, la bordure atlantique aquitaine, ainsi que les départements de l’Hérault et du Gard, avec les épisodes méditerranéens, sont davantage à risque. De 20 à 60 unités d’azote sont lessivés selon l’année dans ces régions, contre seulement 0 à 10 en Midi-Pyrénées et dans le sud du Languedoc-Roussillon. »
De 0 à 60 unités
L’objectif est d’assurer une quantité suffisante d’azote dans le sol pour nourrir le blé. En situation idéale d’alimentation azotée, ce dernier capte, entre le semis et le stade épi 1 cm, environ 60 kg N/ha. « Le premier apport ne doit donc pas dépasser cette dose, car la plante ne le valorisera pas, précise Arvalis. Pire, un excès d’azote au stade début tallage peut entraîner des problèmes de verse et favoriser les maladies. Il est important de calculer les reliquats azotés pour la méthode des bilans entre besoins et ressources. »
Si le reliquat d’azote à la sortie de l’hiver (sur l’horizon 0-60 cm) est au moins égal à 60 u, et si le sol est profond et les racines bien développées, l’impasse au tallage est possible sans conséquence sur le rendement. Mais attention, la dose totale prévisionnelle ne doit pas diminuer pour autant. Le report des unités prévues au stade tallage vers la fin de cycle favorisera la teneur en protéines des blés de qualité. Économiser de l’azote serait tentant, mais selon l’institut, diminuer de 40 u la dose optimale entraîne, en moyenne, une perte de 3,4 q/ha et 0,6 à 0,8 % de protéines. Soit une perte de 30 à 40 €/ha (1) et un risque important de, tout simplement, ne pas accéder au marché.
(1) Avec un prix du blé à 140 €/t, un coût de l’ammonitrate de 1 €/kg d’azote et une valorisation de 0,5 €/point de protéine.
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