Une nouvelle dynamique pour le bois énergie
En Ille-et-Vilaine, le Collectif bois bocage recherche des agriculteurs pour alimenter des chaufferies dans un contexte d’énergie chère.
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Avec le coût des énergies fossiles et leurs impacts sur l’environnement, le bois énergie va-t-il retrouver ses lettres de noblesse ? Chargé de promouvoir et commercialiser le bois de bocage sur le département de l’Ille-et-Vilaine, le Collectif bois bocage (CBB) l’espère. Créée en 2011, l’association (1) commercialise 9 000 tonnes de bois par an, dont les deux tiers en bois énergie et un tiers en paillage. Il s’agit à 80 % de bois de bocage, le reste provient de bois forestiers ou autres (particuliers, collectivités…).
Des chaudières à alimenter
« Nous avons de nouvelles opportunités pour alimenter les chaudières de trois sites en bois déchiqueté. Il s’agit de la maison mère des Petites sœurs des pauvres à Saint-Pern, de l’entreprise Yves Rocher à La Gacilly et de l’usine Entremont (Sodiaal) de Montauban-de-Bretagne », explique Pierric Cordouan, coordinateur chez CBB 35. Les besoins représentent 2 800 tonnes par an. « Nous avons besoin d’une quarantaine de producteurs pour pouvoir fournir en partie ces unités. L’objectif est de les trouver sur le territoire concerné, c’est-à-dire le quart du sud-ouest du département », détaille-t-il. L’association CBB 35 assure un accompagnement technique et la planification des coupes. Les fournisseurs peuvent livrer le bois déchiqueté sur des plateformes de stockage spécifiques ou bien vendre le bois sur pied en déléguant le chantier.
Denis Bertrand, agriculteur en Gaec à Montfort-sur-Meu, est déjà fournisseur de bois pour CBB 35. « Nous commercialisons en direct ou par l’intermédiaire du collectif, via le GIE des Belluettes qui regroupe une douzaine d’agriculteurs du secteur », indique l’éleveur bovin bio. Le Gaec produit 100 tonnes par an de plaquettes (23 km de haies) qui sont stockées sur une plateforme de la Cuma d’Iffendic.
Le principal frein pour le bois énergie reste le temps de travail. La délégation et la mécanisation sont des solutions. « Pour faciliter le travail, nous disposons de matériels adaptés pour faire le bois notamment en Cuma (nacelle, épareuse, broyeur…) », précise Denis Bertrand. « Les usages du bois ont évolué. Nous devons favoriser une bonne gestion de la haie pour assurer sa valorisation », souligne Frédéric Chevalier, élu à la chambre d’agriculture qui soutient la démarche et conclut : « Il faut aussi se poser la question de savoir comment on rémunère les services apportés par la haie, qu’il s’agisse du stockage du carbone ou de la qualité de l’eau. »
(1) Regroupant fournisseurs et usagers (collectivités, particuliers et partenaires techniques).
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