Login

Deux ans de prison pour un maraîcher qui faisait travailler des ouvriers sans-papiers

Un maraîcher a été condamné à deux ans de prison ferme pour avoir fait travailler des ouvriers sans-papiers, notamment pour des salaires insuffisants.

Un maraîcher a été condamné à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel du Mans ce lundi 7 juillet 2025, pour avoir fait travailler des ouvriers sans-papiers notamment pour des salaires insuffisants.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Producteur de tomates, ce maraîcher avait déjà été condamné 17 fois, dont cinq fois pour du travail dissimulé, avait été jugé le 10 juin pour de nombreuses infractions commises entre 2019 et 2024. « Il n’a eu qu’un objectif : ce souci lucratif du rendement » et ne recrutait « que des personnes dépourvues de titre de travail », avait estimé le procureur Arnaud Marie lors de l’audience.

Plusieurs infractions retenues

Le prévenu a été relaxé des faits de traite d’êtres humains, de blanchiment et de soumission à des conditions de travail indignes. Il a en revanche été déclaré coupable de plusieurs infractions, notamment de travail dissimulé, de rétribution insuffisante de plusieurs personnes vulnérables ou dépendantes, de blessures involontaires par violation d’une obligation de sécurité. Le tribunal n’a pas prononcé de mandat de dépôt.

Certaines personnes qui ont travaillé sur l’exploitation ont raconté les cris et insultes du maraîcher, voire des amendes en cas de pauses trop longues. Un mineur avait indiqué avoir été employé dès l’âge de 15 ans pendant les vacances et le week-end, en échange de trois euros de l’heure. « De l’esclavagisme moderne », avait dénoncé maître Mouna Benyoucef, avocate de la CGT de la Sarthe et de quatre des treize travailleurs qui se sont constitués parties civiles.

Le prévenu s’était présenté devant le tribunal comme une sorte de bienfaiteur des sans-papiers, « victime » de son bon cœur et du système judiciaire. Il est aussi condamné à indemniser ce syndicat et douze des treize travailleurs pour un montant de près de 30 000 euros au titre du préjudice moral. Deux de ses parcelles ont été saisies. Il lui est également définitivement interdit de diriger une entreprise.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement