Forte hausse du nombre de salariés agricoles
Permanents ou occasionnels, les salariés agricoles voient leurs effectifs augmenter entre 2021 et 2022 et tirent ainsi à la hausse le nombre total d’emplois agricoles en France métropolitaine.
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Alors que la tendance de l’emploi agricole sur l’ensemble de la période qui va 2010 à 2022 reste orientée à la baisse (–0,8 % en moyenne par an), celle de l’emploi salarié et en particulier de l’emploi salarié non permanent croît nettement entre 2021 et 2022, constate Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture, dans une publication du 22 juillet 2024 (lire aussi l’encadré ci-dessous). D’après ses estimations, l’emploi agricole en France métropolitaine demeurerait stable en 2023, au même niveau qu’en 2022.
Forte augmentation du nombre de salariés
L’emploi agricole saisonnier ou occasionnel, hors prestations externes, augmente fortement entre 2021 et 2022. Agreste note une hausse de 10,6 % en un an, soit 7 520 emplois mesurés en équivalents temps plein (ETP) supplémentaires.
L’emploi constitué par les prestations externes des entreprises des travaux agricoles (ETA) et les coopératives d’utilisation de matériel agricole (Cuma) augmente quant à lui de 8,8 %, soit 1 460 emplois de plus.
Concernant le nombre d’emplois des salariés permanents, y compris les conjoints salariés et les autres actifs familiaux salariés, il continue d’augmenter en 2022 de 3,2 %, soit 5 410 emplois de plus que l’année précédente.
En 2023, les estimations provisoires envisagent une baisse de 0,4 % du nombre d’emplois saisonniers ou occasionnels et une hausse de 2,7 % pour les salariés permanents.
Une majorité de chefs d’exploitation et de coexploitants
Quant au volume de travail des chefs d’exploitation et des coexploitants, il poursuit sa décrue tendancielle : –1 % en 2022 et –1,3 % en moyenne chaque année entre 2010 et 2022. Il en est de même pour le nombre de conjoints et autres actifs non salariés travaillant dans une exploitation agricole : –8,7 % en 2022 et –9,2 % par an entre 2010 et 2022.
En France métropolitaine en 2022, le volume global d’emploi agricole est ainsi estimé à 680 170, soit 8 300 emplois de plus qu’en 2021. Cela représente une augmentation de 1,2 %. Cette hausse s’explique par la baisse de 0,4 % de l’emploi en 2021. Sur la période de 2010 à 2022, la tendance reste orientée à la baisse, de –0,8 % en moyenne chaque année.
Au total, les chefs d'exploitation et coexploitants assurent en 2022 la plus grande part du travail agricole, avec 56 % des emplois. L’emploi salarié permanent représente 26 % du nombre total d’emplois, tandis que la part de l’emploi saisonnier ou occasionnel est de 12 %. Les conjoints et autres actifs non salariés représentent 3 % de l’ensemble des emplois et les prestations externes réalisées par les ETA et les Cuma en représentent également 3 %.
En 2023, les estimations d’Agreste prévoient une baisse continue du nombre de chefs d’exploitation ou de coexploitants à hauteur de 1 % et une diminution de 6,5 % du nombre de conjoints et autres actifs non salariés.
Une hausse marquée en production fruitière
Le nombre d’emplois mesurés en équivalents temps plein au sein des exploitations spécialisées en cultures fruitières progresse de 5,1 % en 2022. Une hausse plus marquée que celle observée depuis 2010 dans ce secteur (+0,6 % par an).
Agreste note que la production de fruits a en effet augmenté fortement en 2022 après une baisse en 2021, liée aux épisodes de gel printanier. La hausse de 1 910 emplois dans cette filière a été davantage portée par les Régions Provence-Alpes-Côte d’Azur (+12,8 %), Auvergne-Rhône-Alpes (+9 %) et Occitanie (+3,5 %), première Région en nombre d’emplois arboricoles.
La grippe aviaire limite l’emploi en élevage
L’emploi est aussi dynamique en 2022 dans les élevages équins (+4,4 %, soit 810 emplois supplémentaires), en horticulture (+2,9 %, soit 850 emplois de plus) et en maraîchage (+2,1 %, soit 820 emplois de plus).
À l’inverse, au sein des exploitations spécialisées en élevage, hors équidés, Agreste relève que la hausse de l’emploi en 2022 est inférieure à la moyenne (+1,2 %). Le nombre d’emplois augmente légèrement dans les élevages ovins et caprins (+0,5 %) et demeure quasi stable dans les exploitations porcines (–0,2 %).
Il diminue en revanche au sein des élevages bovins, entre –1,2 % et –1,5 % selon lait ou viande, et de façon plus marquée encore dans les exploitations produisant des volailles (–3,1 %). L'épizootie d’influenza aviaire au début de l’année 2022 a en effet induit une diminution marquée du volume de volailles produites. La baisse de l’emploi avicole s’observe en particulier dans les Pays de la Loire (–5,8 %) et en Nouvelle-Aquitaine (–3,8 %).
Un salaire horaire au-dessus du Smic
Enfin, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture relève que le salaire horaire brut moyen dans les exploitations agricoles, y compris pour les apprentis, est de 13,56 euros en 2022. Il est en croissance de 3,5 % par rapport à 2021, soit 45 centimes de plus par heure travaillée.
Cela correspond à 1,3 fois le Smic : le salaire horaire brut moyen au sein des exploitations agricoles en 2022 augmente donc légèrement plus que le Smic. S’il a augmenté de façon plus importante pour les salariés agricoles saisonniers ou occasionnels (+5,3 %), sa dynamique a été proche de celle du Smic pour les salariés permanents (+3 %).
Des dynamiques distinctes persistent entre les filières animales et végétales, ce qui accentue les écarts sur les niveaux de salaires moyens. En particulier, le salaire horaire moyen en 2022 dans les élevages bovins, ovins ou caprins est inférieur de plus de 2 euros au salaire moyen toutes exploitations confondues.
En 2023, le salaire moyen pourrait augmenter de 1,9 % sur un an en fonction de la tendance inflationniste.
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