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En élevage porcin Du compagnonnage pour apprendre le métier

Le dispositif compagnons Cooperl permet à Léa Derappe de se former tout en étant salariée sur l élevage de Nicolas Aubert.

Salariée sur l’élevage de Nicolas Aubert, Léa Derappe a intégré la démarche les compagnons Cooperl pour se former aux spécificités du métier du porc.

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Il y a un an, Léa Derappe, 21 ans n’était jamais rentrée dans une porcherie. Aujourd’hui, elle travaille au quotidien dans l’élevage de Nicolas Aubert, qui est à la tête d’un atelier de 170 truies naisseur engraisseur à Baguer Morvan (Ille et Vilaine). L’éleveur a embauché Léa en postant une annonce sur Facebook. Après un bac pro ARCU (accueil et relations clients usagers), elle a enchaîné plusieurs CDD en magasin sans y trouver son compte.

« Elle ne connaissait rien à l’élevage mais en tant qu’amatrice de chasse, elle a une bonne approche avec les animaux. Pour la partie pratique, je pouvais lui transmettre sans souci. Par contre, pour la théorie, je ne suis pas enseignant », raconte Nicolas. Il a donc proposé à Léa d’intégrer la démarche des compagnons Cooperl.

Initiée par la coopérative porcine, l’idée est d’être formé au métier par les pairs.  Elle s’adresse à des jeunes ou des adultes en reconversion professionnelle, quel que soit leur statut (salarié, apprenti…). « Travailler en élevage de porc nécessite de la technicité, explique Mélinda Buisson, responsable de la démarche à la Cooperl. Au bout des deux ans, l’objectif est que le salarié devienne autonome et pourquoi pas qu’il s’installe un jour. »

Formation théorique

Chaque mois, Nicolas, le maître compagnon, libère Léa pour qu’elle suive une journée de formation avec un groupe d’une dizaine de compagnons comme elle. Elle est dispensée par des experts Cooperl (techniciens, vétérinaires…) sur des thématiques spécifiques (fondamentaux de l’élevage, alimentation, automatisme, GTE, G3T…). Une fois par trimestre, elle participe aussi à une visite : abattoir, usine de salaison, magasin à la ferme, élevages innovants...

« Au-delà d’apprendre le métier, l’idée est aussi de découvrir la filière et de créer du réseau. On parle de la famille des compagnons », explique Mélinda Buisson. « Ces échanges entre compagnons et avec les experts m’apportent beaucoup, moi qui ne connaissais rien », confirme Léa. « En visitant d’autres élevages, elle s’ouvre à des pratiques différentes et c’est l’occasion d’échanger être nous », indique Nicolas.

Pour sa part, il a suivi une formation en management sur 3 jours. Léa ne souhaitait pas retourner sur les bancs de l’école, donc cette formule est pour elle « un bon compromis ». « Nos élevages sont de plus en plus automatisés et connectés. Née avec la technologie, Léa n’a aucun problème avec l’ordinateur et les applications sur smartphone. C’est une véritable éponge. La taille de ma structure nécessite qu’elle soit opérationnelle sur tous les postes », estime l’éleveur. 

Fidéliser le salarié

Chaque compagnon a un pilote RH (technicien du groupement) qui le suit et qui est en lien avec l’éleveur employeur. « Ce suivi est un investissement pour la coopérative mais il est primordial pour que ça marche », lâche Mélinda Buisson.

Alors que la quatrième promotion a été lancée en juin, les résultats sont encourageants. Sur les 200 compagnons accompagnés (auprès de 170 maîtres compagnons) à ce jour, 93 % travaillent toujours dans le domaine porcin, 10 sont en projets d’installations.

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