Catalogne Un laboratoire pour l’agricul Catalogne Un laboratoire pour l’agriculture sociale
Dans cette province espagnole, allier développement rural et insertion sociale fait de plus en plus d’émules.
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C’est désormais un cas d’école. L’an dernier, La Fageda a reçu 41 000 visites, suscitant toujours plus la curiosité des chercheurs, étudiants et entrepreneurs. Nichée dans le verdoyant parc naturel de la Garrotxa, cette coopérative œuvre dans l’agriculture sociale depuis 1982. Avec ses résidences d’accueil, sa ferme, ses vaches, sa fabrique de yaourts, de glaces et de confitures, la Fageda emploie 291 travailleurs, dont 127 avec des handicaps mentaux, et accueille des jeunes en difficulté. « Pour nous, l’argent et l’entreprise constituent un moyen et non une fin en soi », explique Cristobal Colon, son fondateur, dans une étude réalisée par l’école de commerce IESE. « Nous souhaitons que les gens retrouvent leur dignité et l’estime d’eux-mêmes. »
Ce sens de l’éthique ne va pas à l’encontre de son succès commercial. Selon la société, une famille catalane sur trois consommerait ses produits. En 2017, grâce à un nouveau packaging et une communication bien ciblée, les ventes ont augmenté de 16 %.
161 organismes
Né dans les années 1970, le phénomène de l’agriculture sociale n’a eu de cesse de se développer. Qui plus est, depuis la crise de 2008. La Catalogne compte aujourd’hui 161 entités de ce type. « L’emploi décline dans le secteur primaire, rappellent des géographes de l’université de Catalogne, mais, en parallèle, on voit apparaître des projets de développement local agro-écologique, d’innovation sociale ou d’élaboration de produits agroalimentaires de qualité, qui ont pour dénominateur commun une agriculture plus respectueuse et connectée au territoire. » Près de la moitié de ces initiatives ont un objectif de réinsertion sociale. Aussi bien auprès des chômeurs, des personnes en proie aux addictions, ou de jeunes ayant abandonné leurs études.
Fondations, associations, instituts privés, coopératives : ces entités ont souvent recours, à la fois, aux capitaux publics et privés. « Nous sommes une fondation, sans but lucratif », détaille Albert Riera Sans, porte-parole à la Fageda. Nous avons un gérant chargé du business et un autre chargé des relations sociales. C’est une organisation hybride, chapeautée par le fondateur. » Si plus des trois-quarts de ces organismes se dédient à l’agriculture, certains poussent plus loin, allant jusqu’à l’agroalimentaire. Le champ des possibles est donc toujours plus vaste.
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