Emploi La Fnaf-CGT se mobilise sur les salaires agricoles
Le syndicat dénonce une augmentation des coefficients salariaux dans les conventions collectives départementales proche de zéro. Il va aussi se battre sur la classification des qualifications professionnelles.
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C’est pour défendre de meilleurs salaires et les conditions de travail que la Fnaf-CGT (1) a organisé une série de mobilisations du 30 janvier au 10 février 2017. Elles se concluront par une journée nationale d’action le 21 mars, ont annoncé les responsables du syndicat lors d’une rencontre avec la presse le 15 février. Des revendications qui peuvent paraître étranges à la profession agricole qui a traversé une période difficile en 2016.
Sur le salaire des employés agricoles justement, la Fnaf-CGT attaque d’emblée. « Comment vivre avec le Smic ? s’interroge Jocelyne Hacquemand, secrétaire fédérale de la Fnaf ; avec ce qu’on a, on ne peut pas vivre. » Elle pointe du doigt la non-répercussion de la hausse du Smic dans les coefficients des conventions collectives départementales. La convention collective du champagne est prise pour cible. Le syndicat dénonce une première proposition patronale d’augmentation ridicule à ses yeux pour cette filière. Elle s’établirait à 0,25 %.
Des relations tendues avec la FNSEA
À l’évocation de la situation délicate des agriculteurs, dont la trésorerie est déjà exsangue, Mme Hacquemand rejette la faute sur le syndicat majoritaire agricole. « La FNSEA, elle n’a qu’à se battre pour avoir des prix ; quand nous, on attaque les grands groupes, on n’entend plus personne », s’énerve-t-elle. Les agriculteurs qui ont fait le siège devant Lactalis apprécieront. Mais la représentante syndicale reconnaît que des convergences objectives peuvent avoir lieu. « Dans le secteur du tabac, l’une des dernières usines de France est menacée de fermeture, explique-t-elle ; le 16 mars, les salariés vont défiler avec les planteurs. » Elle évoque aussi des relations plus sereines avec la Confédération paysanne.
« Une reconnaissance d’un déroulement de carrière agricole »
En novembre, un accord-cadre a été signé sur la méthodologie pour mettre en place un dispositif conventionnel au niveau national en agriculture. La Fnaf-CGT veut se saisir de l’occasion pour harmoniser vers le haut les conventions collectives en termes de salaire, de formation, de logement et surtout de classification des qualifications. « L’objectif est d’avoir une réelle reconnaissance d’un déroulement de carrière », affirme Mme Hacquemand.
Sur l’évolution des emplois, la Fnaf dénonce une « saisonnalisation » des postes, qui engendre des contrats précaires. « Avant, il y avait un salarié en CDI sur une exploitation ; aujourd’hui, les agriculteurs font un contrat temporaire pour le labour, un autre pour le semis et un pour la moisson », prétend Jocelyne Hacquemand. Elle pointe aussi du doigt les conditions de travail qui se dégradent. « Si on ne trouve plus de salarié agricole, ce n’est pas un problème d’image mais de condition de travail », avance-t-elle. Concernant la mise en place du compte de pénibilité, la réponse fuse : « La FNSEA ne veut pas en entendre parler… »
(1) Fédération nationale agroalimentaire et forestière du syndicat CGT.
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