Mieux inclure les personnes en situation de handicap au travail

Selon une enquête emploi de l’Insee en 2022, 2,2 % des personnes handicapées en emploi exercent une profession relèvant du secteur agricole (contre 2,4 % pour l’ensemble des personnes en emploi). Un taux honorable compte tenu des contraintes du métier. Plus surprenant, 5,1 % des demandeurs d’emplois travailleurs handicapés cherchent dans le secteur agricole contre 4,5 % pour l’ensemble des demandeurs d’emploi.

Handicap et travail agricole, c’est donc possible ! C’est tout l’enjeu du projet « Handi-Cap vers l’agriculture » lancé par les chambres d’agriculture de la Bretagne il y a cinq ans. « Notre objectif est de faciliter l’inclusion et favoriser l’emploi en agriculture », a rappelé Marie-Christine Lecrubière, agricultrice, élue à la chambre d’agriculture et cheville ouvrière de l’initiative, lors d’une journée consacrée au handicap le 12 septembre à Moustoir-Ac (Morbihan).

« Lui donner sa chance »

« Le secteur agricole est d’autant plus favorable qu'il est constitué d'entreprises à taille humaine où les valeurs de solidarité sont fortes », renchérit Delphine Rami, de l’Agefiph (Association d’aide à l’emploi des personnes handicapées). À l’exemple de Jean-Jacques Paillardon, éleveur laitier à Quintin (Côtes-d’Armor). Après deux ans d’apprentissage, il a embauché en 2021, Maël, un jeune homme de 35 ans reconnu travailleur handicapé pour déficience intellectuelle. « J’ai commencé par un stage de 15 jours, car pour moi c’était l’inconnu, reconnaît-il. Après, je me suis dit qu’il fallait lui donner sa chance. »

Maël travaille 28 heures par semaine et il s’occupe principalement de la traite et du nettoyage. Il ne peut pas conduire le tracteur. « Le travail est fait, il lui faut juste plus de temps et répéter souvent les consignes. » Durant la phase d’apprentissage, l’éleveur a été bien accompagné par l’Agefiph et le centre de formation, mais  « plus vraiment depuis l’embauche ». Le 12 septembre à Moustoir-Ac, il est venu se renseigner pour trouver des appuis.

Agefiph, Ocapiat, Anefa, MSA, Cap emploi… de nombreuses structures peuvent accompagner les demandeurs d’emploi et les employeurs. « Il existe des moyens techniques ou ergonomiques et des aides spécifiques », a rappelé Delphine Rami. « Alors que les Jeux paralympiques de Paris 2024 ont permis de mettre en lumière le handicap, il est temps de passer le cap vers une réelle inclusion au travail », a conclu Jérémie Borroy, président du CNCPH (1).