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Une opération pilote pour ouvrir la porte vers le salariat agricole

Le 13 octobre à La Roque, salariés du service de remplacement de l'Aveyron et stagiaires tirent le bilan de 10 jours de travail commun.

Le service de remplacement de l’Aveyron a accueilli six personnes non-issues du milieu agricole, pendant dix jours. Objectif : leur présenter le métier de salarié… et leur mettre le pied à l’étrier.

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« Nos exploitations grossissent et on ne peut pas tout faire, témoigne Corinne Lacaze, éleveuse à Gaillac-d’Aveyron en Aveyron. Il y a donc quelque chose à faire pour recruter des salariés agricoles. Ce d’autant plus que les jeunes en lycée agricole ne sont pas forcément orientés vers le salariat. » Corinne Lacaze, également administratrice du Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées (CA NMP), a donc eu l’idée de lancer une opération pour initier à l’agriculture des personnes qui n’en sont pas issues. Plusieurs mois de travail plus tard, ce projet a donné naissance à l’opération « Agri’ppe-toi ».

En ce mois d’octobre 2023, pendant deux semaines, six Aveyronnais âgés de 18 à 45 ans ont donc enfilé les bottes. Au programme : « Quatre jours de présentation de l’agriculture et de l’agroalimentaire aveyronnaise, mais aussi six jours dans les exploitations avec les salariés du service de remplacement », détaille Bertrand Rouanet, du Fond’Actions Jeunes du CA NMP qui a financé cette opération. Le tout grâce à l’implication des missions locales, de Pôle Emploi, du syndicat Jeunes Agriculteurs ou encore de l’Agricampus d’Onet-le-Château. Un large partenariat, certes difficile à construire, mais qui a permis de lever tous les freins à la création de ce parcours.

« Avant, j’étais perdue »

À l’issue de ces dix jours, le bilan peut être résumé par les mots de Natacha, l’une des stagiaires : « C’était chouette ! Je suis bergère dans les Alpes et je cherche à découvrir d’autres productions pour trouver un travail dans l’Aveyron le reste de l’année. Ce type d’initiatives est très utile. » Nelly, 45 ans, confirme : « Je ne suis pas du milieu agricole, et ce programme m’a permis d’y mettre un premier pied. Avant, j’étais perdue. J’étais attirée par ce domaine, mais je ne savais pas où me renseigner. »

Deux des six stagiaires envisagent d’ailleurs de passer un BPREA (brevet professionnel responsable d'entreprise agricole), trois autres sont intéressés par le milieu agricole. Depuis la fin d' « Agri’ppe toi », Angélique, 41 ans, a même frappé à la porte d’une entreprise agricole. Et elle va être embauchée et formée. Un seul participant exclut de poursuivre dans le milieu agricole.

« Dans tous les cas, c’est une réussite, assure Anne-Lise Brioudes, qui a porté ce projet au service de remplacement. On éveille des parcours. » Un résultat tel que la Fond’actions Jeunes « n’exclut ni de reproduire ce programme en Aveyron, ni de le déporter sur d’autres terrains de jeu ».

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