« L’année 2022 a battu tous les records de prix du lait », assurent nos confrères de L’Éleveur laitier, dans leur rétrospective annuelle. Les géants Lactalis, Savencia et Eurial ont vu leur prix conventionnel (1) bondir d’environ 85 €/1 000 litres sur un an en Bretagne-Pays de la Loire. Ces hausses rapprochent les prix moyens annuels des 450 €/1 000 litres. La progression de Sodiaal est moindre. Dans le Grand Ouest, le prix du lait versé par la coopérative gagne 73 €/1 000 litres pour atteindre 433 €/1 000 litres. Un décrochage qui « a contribué au décalage de la filière française par rapport à son environnement européen ».

Des formules de prix chahutées et des distributeurs capricieux

La fréquente remise en question des formules de prix du lait a quelque peu freiné son ascension en 2022. En plus de la « suspension de l’indicateur de valorisation beurre-poudre du Cniel imposée par les transformateurs », de nombreux éleveurs ont dû composer avec la suspension complète de la formule de calcul inscrite au contrat. C’est notamment le cas chez Lactalis, Sodiaal ou Savencia.

« Malgré ce manque de transparence, reconnaissons aux industriels une année compliquée face à une grande distribution qui a renâclé à augmenter les prix », concède l’analyse de L’Éleveur laitier. Les hausses passées sur les produits de grande consommation sont souvent jugées insuffisantes, au regard de la flambée généralisée des charges. « La laiterie Saint-Denis-de-l’Hôtel, spécialisée dans le lait UHT, est emblématique des difficultés rencontrées. » La croissance annuelle y est inférieure à 40 €/1 000 litres, pour un prix du lait proche de celui pratiqué par Sodiaal.

Une nouvelle fois, la coopérative normande Isigny-Sainte-Mère décroche la première place de l’observatoire de L’Éleveur laitier : « Grâce à sa collecte 100 % non OGM depuis le 1er janvier 2022, elle hisse son prix à 495 €/1 000 litres. »

(1) Lait conventionnel à 42/33 en qualité super A.