« N’étant pas issue du monde agricole, je me suis installé en m’étant au préalable, beaucoup renseigné sur les différentes manières de conduire une exploitation biologique, mais également en techniques culturales simplifiées (TCS). Mon objectif était simple : réduire au maximum les charges de mécanisation et donc les passages des tracteurs sur mes 200 hectares. »
Traiter à la fois les couverts végétaux et les adventices
C’est ainsi qu’Anthony Chossat s’est équipé d’un extirpateur de la marque Kvick-Finn de 4,5 m de large pour à la fois traiter ses couverts végétaux et les adventices. « J’ai choisi cette largeur, car je souhaitais que cet outil passe tous les ans sur absolument toute ma surface. Il me fallait donc une solution avec un débit de chantier important. Là, je tourne à une moyenne de 25 hectares travaillés par jour. »
« Le plus compliqué pour le débit de chantier provient des fenêtres météo, qui dans le secteur, sont très courtes et aléatoires » indique Anthony. En effet, la ferme est située sur la commune de Gouézec dans le Finistère. Les parcelles sont donc régulièrement soumises à de nombreuses entrées maritimes est donc à de l’humidité.
Faire voler les végétaux
L’outil sert tout au long de l’année et sur toutes les parcelles de l’exploitation, qui cultive entre autres du sarrasin, du blé meunier, un mélange de blé et pois, de l’orge brassicole, du maïs et du lin oléagineux. « Je ne raisonne pas ma rotation en fonction des cultures précédentes. Je me base principalement sur les adventices présentes contre lesquelles je dois lutter pour les cultures que j’implante. L’extirpateur est donc indispensable pour gérer à la fois mes couverts végétaux et mes adventices », indique Anthony.
Le Kvick-Finn ne fait pas que couper les plantes à la racine, le rotor de ce dernier se charge d’envoyer toute la matière en l’air. Là, une séparation s’opère, les éléments lourds comme la terre et les pierres redescendent en premier et les plantes, plus légères, restent alors sur le dessus. Il suffit alors d’un vent séchant pour qu’elles meurent rapidement. Le rotor sert également à sortir les racines des mottes de terre, car elles sont émiettées lorsqu’elles sont happées par ses dents. Ce rotor ne travaille pas la terre : les dents viennent simplement effleurer la surface pour arracher les adventices et leurs racines.
Gérer les adventices
« J’étais dans l’incapacité de limiter les vivaces dans mes parcelles ou alors au prix de trop de passages d’outils, et ça, c’est vraiment ce que je veux éviter, précise Anthony. Je cherchais à gérer la destruction de couverts sans glyphosate. Là, avec cet outil, j’arrive à gérer mes couverts et les adventices comme le chiendent, le liseron, les rumex et les chénopodes en les faisant voler à plus de 5 mètres de haut. En tant qu’agriculteur bio, j’accepte d’avoir des adventices, et donc je me dois de savoir les gérer sur la durée et les anticiper pour réduire leur pression. »
« Généralement, j’interviens avec le Kvick-Finn après un passage de vibroculteur ou de chisel. J’utilise cet outil pour détruire mes couverts végétaux ou pour effectuer du désherbage mécanique, en complément d’une houe rotative, une herse étrille et d’une bineuse. Je travaille à une profondeur située entre 6 et 8 cm sur une largeur de 4,5 m avec un recroisement de 15 cm. »
« Le déroulement d’un chantier est simple, décrit Anthony. Je commence par faire quatre passages en fourrière avant de faire les allers-retours. Je travaille majoritairement avec le GPS et l’autoguidage à une vitesse située entre 5 et 10 km/h. Le rotor tourne quant à lui à 260 tr/min, entraîné par la prise de force du tracteur à 540 tr/min » explique l’exploitant.
35 € de l’hectare
« Une autre conséquence des fenêtres météo réduites, est le fait d’avoir dû beaucoup m’équiper pour pouvoir effectuer mes chantiers rapidement, reprend Anthony. Au point de me considérer comme suréquipé pour ma surface. L’extirpateur de 4,5 m de large ne fait pas exception, il est composé de deux sections de 2,25 m de large dotées chacune d’un rotor et de trois rangés de dents. »
« Le fait que l’outil soit porté et non semi-porté est un inconvénient, car ça m’a contraint à acheter un tracteur plus puissant que ce que je voulais initialement. En effet, l’outil fait 3,6 tonnes et encore ça, c’est quand il n’y a pas de terre. Donc, pour le soulever, je n’ai pas d’autre choix que de l’atteler sur un tracteur avec plus de puissance que celle qui est nécessaire pour entraîner l’outil. »
Lors de son installation, Anthony a installé l’extirpateur sur un tracteur Case IH Magnum de 250 ch, mais il est désormais attelé à un Claas Axion 850 de 250 ch. « C’est une aubaine se félicite l’agriculteur, car la consommation de carburant a nettement diminué ».
Au-delà, du fait d’entraîner une forte consommation de carburant, le chef d’exploitation trouve également que les dents en patte d’oie s’usent énormément. « Je fais environ 90 hectares avec un jeu de dents et un peu moins pour celles situées derrière les roues. L’avantage, c’est que ce sont des dents de type Köckerling qui sont plutôt pratiques à trouver. Les dents sur le rotor sont en Hardox. »
« J’ai travaillé environ 500 hectares avec celles d’origine, mais depuis que nous les avons remplacées par des modèles fabriqués localement, nous avons constaté qu’elles s’usent plus vite alors qu’elles sont également en Hardox. » Initialement, Anthony souhaitait que le coût d’utilisation soit équivalent à celui d’un labour, mais même en tirant les prix de tous les côtés, il a calculé un coût à l’hectare avoisinant les 35 € pour l’outil seul.