Bien-être animal La filière de l'œuf ne veut pas « multiplier les nouvelles contraintes »
Alors qu’une révision de la règlementation européenne sur le bien-être animal est en cours, le Comité interprofessionnel de l’œuf craint une « mise en danger de la pérennité et de la souveraineté de la filière ».
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« Les négociations européennes sur la révision des règles relatives au bien-être animal devraient avoir lieu au début de 2024. Pour l’heure, nous sommes dans une phase de concertations au niveau national », indique Yves-Marie Baudet, président du Comité interprofessionnel de l’œuf (CNPO), lors d’une conférence de presse le 6 avril 2023.
Les demandes de l’interprofession sont claires : « éviter la multiplication de contraintes supplémentaires » et avoir « la liberté de continuer les avancées [sur le bien-être animal] à un rythme économiquement viable ».
Appel au « réalisme »
Appelant au « réalisme », le CNPO s’oppose à une date butoir pour l’interdiction des cages aménagées. Alors que 77 % des poules étaient élevées hors cage en France l’an passé, l’interprofession prône « la poursuite de cette transition volontairement engagée vers des élevages alternatifs depuis 2016 ».
Pour Yves-Marie Baudet, le sujet de l’épointage — qui permet d’éviter le picage entre animaux — pourrait aussi être mis sur la table des négociations européennes. « Nous devons être certains de l’efficacité d’une méthode alternative, précise-t-il. Or ce n’est pas le cas aujourd’hui, bien que des recherches soient en cours. »
Élargir l’ovosexage
Quant à la densité d’animaux et aux aménagements des bâtiments, le CNPO défend le « statu quo ». « La réglementation européenne est parmi les plus strictes, avec 750 cm² par poule dans les cages aménagées, contre 350 cm² ou moins dans la plupart des pays du monde », pointe Yves-Marie Baudet. S’agissant des vérandas, « ces constructions doivent rester volontaires, car elles ne sont pas réalisables dans certains bâtiments existants ».
En revanche, pour éviter les distorsions de concurrence, l’interprofession de l’œuf souligne la « nécessité absolue d’interdire l’élimination des poussins mâles en Europe ». « La France et l’Allemagne ne doivent pas être les seuls pays en Europe et dans le monde à recourir à l’ovosexage », insiste Loïc Coulombel, vice-président du CNPO.
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