Tank à lait Faire rimer eau glacée et éc Tank à lait Faire rimer eau glacée et économies d’électricité
Le Gaec Colas-Lamy est équipé d’un tank à eau glacée. Ce système lisse la consommation électrique de la salle de traite. Il nécessite une moindre puissance de compteur et valorise les heures creuses.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
L’exploitation laitière du Gaec Colas-Lamy, à Livré-la-Touche (Mayenne), est équipée depuis douze ans d’une technologie de tank à eau glacée pour refroidir le lait. « Cela n’a rien de révolutionnaire, rappelle Hervé Colas, associé du Gaec. Quand j’étais jeune, la ferme familiale possédait déjà un tank qui fonctionnait selon ce principe. Nous sommes revenus à cette technologie pour valoriser les heures creuses. »
En deux phases
Ce procédé, commercialisé par Fullwood Packo, date en effet des années soixante. Contrairement à un système de refroidissement à détente directe, la réfrigération se déroule en deux phases distinctes. Dans un premier temps, la production de froid s’effectue dans une « banque de glace ». C’est un bac dans lequel la glace se forme autour de tubes d’échange de chaleur en cuivre. Un programme fixe la quantité suffisante à atteindre avant la traite pour le refroidissement du lait. Celui-ci se fait dans un second temps, par aspersion de l’eau à 0,1 °C dans l’espace intercalaire de la double paroi du tank.
« Le premier que l’on a acheté, en 2008, contenait 7 000 litres. La glace était alors stockée sous la citerne, donnant à sa base une forme carrée. Celui que nous possédons depuis 2017 a une capacité de 10 500 litres. Il a une forme “normale”. La banque de glace est située dans un autre module, dans la pièce d’à côté. » Un système de pompe et de tuyaux assure la circulation de l’eau à 0,1 °C depuis la banque de glace jusqu’au tank. Le refroidissement du lait serait deux fois plus rapide qu’avec un dispositif à détente directe. Le risque de gel du lait est éliminé.
Consommation décalée
Hervé et sa femme Florence ont fait ce choix pour effectuer des économies sur leur facture d’électricité. « L’intérêt de décaler dans le temps la consommation du tank est double : tout d’abord, cela nous a permis d’optimiser le système des heures creuses. L’autre aspect important est la réduction de la puissance maximale de notre compteur. Nous produisons 1,2 million de litres de lait, avec 130 vaches laitières. Nous avons un abonnement électrique pour une puissance de compteur de 24 kVA, c’est très faible pour cette taille d’exploitation. Et nos pics de consommation électrique se succèdent, plutôt que de tomber tous au même moment. »
Les tanks à détente directe ont en effet une demande d’énergie importante pendant et après la traite, ce qui correspond aux heures de pointe du réseau comme de la ferme. Le tank à eau glacée nécessite néanmoins un investissement de départ.
« Nous étions chez Lactalis à l’époque, ce tank coûtait plus cher et ils refusaient de nous en mettre un à disposition en location. Il a donc fallu l’acheter. Ils n’ont pas trop apprécié, mais ils ne peuvent pas nous empêcher d’être propriétaires de notre équipement. »
Investissement rentable
Ces tanks sont très peu présents sur le marché français et ils vieillissent bien. Ce qui génère des plus-values intéressantes à la revente. « Nous avions acheté le tank de 7 000 litres pour 19 000 €. Après un amortissement sur neuf ans, nous l’avons revendu 13 000 € », souligne Hervé. Enfin, cet équipement peut se combiner à des panneaux photovoltaïques, pour favoriser l’autoconsommation. C’est le cas au Gaec depuis 2017, et les associés en sont satisfaits. « Les économies sur la facture ne sont pas négligeables », sourit Hervé.
Gildas Baron
[summary id = "10044"]
Pour accéder à l'ensembles nos offres :