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Des agriculteurs appellent les citoyens à protéger l’agriculture française

Treize agricultrices et agriculteurs ont lancé « un cri d'alarme » à destination des citoyens concernant l'agriculture française et son avenir.

Un collectif de treize agricultrices et agriculteurs du Bassin parisien a lancé « un cri d’alarme, un cri du cœur » ce jeudi 11 septembre 2025 lors d’une conférence de presse organisée à Paris. Souhaitant s'exprimer en dehors du cadre syndical, leur objectif est d’obtenir le soutien des citoyens.

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« On parle d’humains à humains, de citoyens à citoyens », explique Benjamin Simonot-De Vos, maraîcher dans la Seine-et-Marne et porte-parole de ce collectif d’agriculteur qui s’affiche comme intervenant hors cadre syndical « pour ne pas politiser le sujet ». « Sans prise de conscience de la société civile, les 400 000 agriculteurs ne seront bientôt que 200 000 », prévient-il.

« Un vrai risque de disparition de l’agriculture française »

« À l'échéance d’une génération, il y a un vrai risque de disparition de l’agriculture française telle que nous la connaissons aujourd’hui, redoute Benjamin Simonot-De Vos. La souveraineté alimentaire de la France n’a pas de prix. Cela concerne chacun d’entre nous pour pouvoir demain, grâce à notre agriculture, se nourrir, se vêtir, se déplacer, se chauffer, se loger et se soigner durablement, sans dépendre de personnes. Ne laissons pas mourir notre agriculture. »

Marie Gautier, agricultrice en polyculture-élevage dans l’Aisne, interpelle également la société civile : « Est-ce que les Français veulent manger français demain ? Est-ce qu’on veut dépendre des autres pays pour se nourrir ? Je suis dégoûtée de voir qu’on préfère importer que produire français. » Pour Nicolas Hottin, polyculteur dans l’Essonne aussi, « le débat doit porter sur l’importation ».

Une compétitivité « en constant déclin depuis 25 ans »

Le collectif rappelle que « la compétitivité de la ferme France est en constant déclin depuis 25 ans. La France importe 75 % du blé dur, 56 % de la viande ovine, 50 % des fruits et légumes, 45 % du poulet, 30 % des produits laitiers, 37 % du sucre, 26 % du porc, 25 % de la farine en grande surface, 22 % de la viande bovine… Et ce sans aucune règle de réciprocité réglementaire internationale, ce qui induit une distorsion de concurrence. »

Pour Adrien Hirson installé dans la Marne, « quelle frustration de voir dans les rayons des grandes surfaces, les produits français à côté de ceux venant de l’étranger issus d’autres règles. Pour le consommateur, la différence entre les deux, c’est le prix. »

D’autres agriculteurs présents ont aussi partagé leur inquiétude et leur émotion quant à la reprise compromise de leur exploitation par leurs enfants dans un contexte « si compliqué ». Tous témoins de la réalité de leur métier au quotidien, ils appellent à un sursaut des Français pour « sauver l’agriculture ».

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