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Accessibilité et rémunération des producteurs au centre de la stratégie alimentaire

Le Conseil national de la transition écologique encourage le déploiement d'informations aux consommateurs sur l'origine, les aspects nutritionnels, environnementaux et qualitatifs des produits alimentaires.

Le Conseil national de la transition écologique estime que le projet de stratégie alimentaire doit veiller à assurer l’accès à une alimentation saine et durable pour tous, et garantir une juste rémunération entre tous les acteurs.

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Ouvert en consultation publique au début du mois d’avril 2025, le projet de stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc) a déjà suscité la critique des distributeurs quant aux enjeux de durabilité et de rentabilité.

La semaine passée, un collectif d’associations — représentant agriculteurs, consommateurs, professionnels, défenseurs du bien-être animal et de l’environnement — dénonçait le manque d’ambition des objectifs de la stratégie alimentaire proposée.

À son tour, le Conseil national de la transition écologique (CNTE), saisi par la ministre de la Transition écologique, rend son avis relatif au projet de stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat, après délibération le 24 juin 2025.

S’il « salue l’approche globale du projet intégrant l’ensemble des acteurs vers une transformation plus vertueuse et durable de nos systèmes agricoles et alimentaires », il alerte toutefois sur la progression de la précarité alimentaire en France. L’accessibilité à tous d’une alimentation durable, saine et de qualité doit rester au centre de la planification alimentaire. Le CNTE demande ainsi à ce que la lutte contre la précarité alimentaire soit déclarée « grande cause nationale ».

Favoriser les approches par filière

« Consommation, distribution et production sont interdépendantes », rappelle le Conseil national de la transition écologique. Il privilégie de favoriser « les approches par filière », afin de définir des objectifs de production complémentaires à l’objectif national de consommation. Dans les secteurs concernés par des nouvelles mesures, le CNTE préconise de « systématiser les concertations avec les professionnels, en particulier les entreprises alimentaires de proximité ».

Les solutions qui s’inscrivent dans une logique de cobénéfices sont à privilégier, afin de répondre à plusieurs objectifs à la fois : qualité nutritionnelle, adaptation au changement climatique, préservation des ressources, mais aussi santé des consommateurs et des travailleurs des filières.

L’avis rendu par la commission aborde également le sujet de la réduction de la consommation de viande. Elle préconise de rester vigilant à ce que celle-ci « ne se fasse pas au détriment des filières de production françaises mais se traduise par une diminution des importations et une consommation concentrée sur une viande locale, durable et de qualité ».

Garantir une juste rémunération

Pour atteindre les objectifs du projet de la stratégie nationale alimentaire, le CNTE rappelle « la nécessité de garantir la viabilité économique », soit « une juste rémunération des producteurs ». Il encourage à favoriser « un partage équitable de la valeur entre tous les acteurs ». Un discours qui rejoint les dispositions de la loi Egalim.

Bien que la stratégie nationale alimentaire promeuve « des produits et des conditions de production qui favorisent une rémunération équitable des producteurs et des travailleurs », le CNTE regrette « l’absence de mention des enjeux de qualité de l’emploi et du travail au sein des objectifs de la stratégie ».

Déployer l’information aux consommateurs

L’avis rendu a également salué « la place donnée à l’agroécologie dont l’agriculture biologique et la reconnaissance de la logique vertueuse que sa mise en place induit sur les systèmes alimentaires ». Il souligne « l’importance d’une alimentation équilibrée et diversifiée, fondée sur une approche consistant à mieux consommer, dans le respect des recommandations alimentaires du PNNS (programme national nutrition santé) ».

Plus concrètement, ces engagements supposent de déployer « l’information nutritionnelle aux consommateurs ». Origine, aspects nutritionnels, environnementaux et qualitatifs sont autant d’informations qui permettent d’aller vers le « mieux consommer ».

Les conclusions du CNTE appellent aussi à « renforcer la mise en œuvre de l’obligation d’affichage de l’origine des viandes ». Concernant le Nutri-score, le conseil recommande de soutenir son affichage obligatoire, même s’il constate « des désaccords entre les membres du CNTE concernant la mesure relative au Nutri-score dans le projet de Snanc ».

Des indicateurs de résultats réguliers

Au vu de la programmation envisagée, le Conseil national de la transition écologique préconise que la Snanc bénéficie d’une gouvernance interministérielle, incluant celle du ministère de l’Économie.

L’instance demande également que soit mise en œuvre une communication régulière des indicateurs de résultats de la stratégie alimentaire. « Le manque de visibilité de cette stratégie au-delà de 2030 est regrettable », complète le CNTE, au regard des « investissements nécessaires ».

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