Quatre chiffres sur l’évolution de l’agriculture française en 40 ans
Une note de l’Insee revient sur les comptes de l’agriculture depuis 1980. La France Agricole vous propose quatre chiffres clés.
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L’Insee a publié le 19 juin 2025 les chiffres des comptes de l’agriculture depuis 1980. À noter que ceux-ci décrivent les performances de l’agriculture en tant qu’activité économique mais ne traduisent pas le revenu des ménages. La France Agricole vous propose de revenir sur quatre chiffres clés.
+40,9 % de volume de céréales
Les surfaces cultivées en céréales ont reculé de 7,5 % sur les quarante dernières années. Mais avec de meilleurs rendements, les volumes de production ont augmenté de 40,9 %. Le recul des cultures céréalières s’est fait au profit des oléagineux dont les usages se sont diversifiés et pour qui les surfaces ont triplé en quarante ans. Depuis les années quatre-vingt, le prix des céréales, oléagineux et protéagineux n’a progressé que de 10,9 %. Les céréales ne représentent plus que 14,3 % de la production agricole en valeur, contre 18 % quarante ans plus tôt.
Sur ces quarante années, la production végétale a augmenté de 36 % en volume et son prix s'est vu bondir de 53,9 %. « La hausse des prix résulte pour l’essentiel de la montée en gamme de la production viticole », souligne l’Insee. Même si les surfaces cultivées en vigne et la production de vin ont reculé, la part de vins sous appellation d’origine a progressé (de 32,6 % à 56 % en 40 ans).
–6,4 millions de gros bovins
Entre 1980 et 1984, les productions animales représentaient 42,8 % de la valeur de la production au prix de base, rappelle l’Insee. Entre 2020 et 2024, elles ne représentent plus que 35,7 %. A contrario, les productions végétales qui représentaient 52,2 % de la valeur de la production il y a quarante ans, atteignent aujourd’hui 55,3 %.
Le volume des produits animaux a chuté de 2,8 % en quarante ans. Un phénomène qui s’explique principalement par le recul de l’élevage bovin (23,4 millions de têtes en 1980 contre 17 millions en 2020). La production de lait de vache a diminué pendant la période des quotas avant de remonter à un niveau inférieur à celui des années 1980-1984. Dans le même temps, les cheptels laitiers se sont effondrés en passant de 7,1 millions à 3,3 millions de têtes.
Cette rétractation de l’offre alors que la demande mondiale croît a vu les prix des produits animaux augmenter de 69,6 % sur la période. Le prix des œufs a notamment doublé (+109,9 %) sous l’effet d’une hausse exceptionnelle en 2022.
–1,3 million d’ETP
L’augmentation de la production n’a pas bénéficié à l’emploi. Depuis 1980, l’emploi a baissé de 63,8 % (soit 1,3 million d’ETP). L’emploi salarié n’a chuté que de 8,9 %, il représente aujourd’hui 44,6 % des ETP contre 17,7 % en 1980.
Le secteur agricole a mobilisé davantage de capital. Le taux d’investissement qui était de 21,6 % dans les années quatre-vingt atteint aujourd’hui 30,4 %. Sur les cinq dernières années, ces investissements étaient consacrés à l’achat de machines agricoles (53,6 %), de bâtiments (21,2 %) puis d’autres équipements (12,0 %).
+59,1 % de volume de produits de protection des cultures
L’Insee s’est ensuite penché sur les consommations intermédiaires. Le premier poste qui s’accroît est celui des services de travaux agricoles qui a quasiment doublé en quarante ans. L’entretien du matériel est le second poste de dépenses à s’accroître (de 7,2 à 10,4 % des dépenses en 40 ans). Les aliments pour animaux ont reculé de 39 % à 31,8 % sous l’effet de la baisse du cheptel, tout comme les frais vétérinaires.
Les volumes de livraisons d’engrais ont connu une baisse de 48,7 % en quarante ans. Les produits de protection des cultures ont vu leurs volumes progresser de 59,1 %. Enfin, les dépenses énergétiques ont vu leurs volumes chuter et leurs prix augmenter. Elles représentent 9,3 % des consommations intermédiaires en 2020-2024 contre 8,1 % entre 1980-1984.
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