« L’élevage reste central dans nos systèmes alimentaires »

« Il existe beaucoup d’informations autour de l’alimentation cellulaire, mais le marché n’est pas là. J’ai toutefois une inquiétude en termes de recherche. L’Union européenne finance en effet de plus en plus de projets consacrés à cette nouvelle alimentation : il ne faudrait pas que ces investissements se fassent au détriment d’autres zones de recherche dont on a toujours besoin dans l’agriculture traditionnelle. Je pense notamment aux futurs systèmes d’alimentation des ruminants et des monogastriques.

La machine parfaite

L’élevage reste, dans tous les cas, central dans nos systèmes alimentaires. La nature a créé la machine parfaite : on ne peut pas remplacer la photosynthèse des plantes ingérées par la vache qui se transforment, grâce aux microbiotes, en protéines que nous, humains, consommons. On essaie de reproduire ce processus grâce aux innovations. Il n’y a pas de raison de ne pas le faire, la nouvelle alimentation fait partie de notre paysage alimentaire auquel il faut s’intéresser. Mais pour les populations les plus pauvres qui n’ont pas accès à ces technologies, la vache reste la seule source pour transformer cette cellulose en protéines.

Miser sur le recyclage

L’élevage doit, de son côté, continuer à diminuer ces émissions. Je connais déjà les efforts qui sont faits notamment par la filière laitière en France. Mais plus on avance dans le temps, plus nous prenons conscience que nos objectifs vont devoir être plus ambitieux. Peut-être faudra-t-il réinventer les systèmes et pas seulement optimiser les pratiques. Peut-être va-t-il falloir aussi s’éloigner de certains modes d’alimentation humains pour se concentrer sur d’autres plus efficients qui, par exemple, recycle davantage et pourquoi pas, vers l’alimentation animale. »