Président de la République Macron en Auvergne pour ses vœux au monde agricole
À peine revenu du forum de Davos, Emmanuel Macron se rend jeudi et vendredi en Auvergne pour y présenter ses vœux au monde agricole, une semaine avant la présentation du projet de loi lié aux États-généraux de l’alimentation.
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Le président visitera une ferme produisant du Saint-Nectaire AOP puis déjeunera avec des jeunes agriculteurs avant de prononcer un discours devant plusieurs centaines de personnes à Saint-Genès-Champanelle, à une quinzaine de kilomètres de Clermont-Ferrand. « C’est la première fois qu’un président présente spécifiquement ses vœux aux agriculteurs », souligne l’Elysée.
Dans son discours, il va « décliner sa vision de l’agriculture française dans les dix ans à venir » dans le contexte de la mondialisation, des tensions sur les prix et des nouvelles habitudes de consommation, a précisé la présidence.
En 2017, Emmanuel Macron, alors candidat à la présidentielle, avait déjà présenté des vœux à Clermont, où il avait notamment déclaré : « Ce n’est pas une insulte, paysan. C’est un beau mot. »
Il sera notamment accompagné par le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, qui doit présenter le 31 janvier le projet de loi préparé depuis la fin de décembre des États-généraux de l’alimentation pour équilibrer les relations commerciales entre agriculteurs, industriels et distributeurs.
Attentes des syndicats
« Ce qu’on attend de M. Macron, c’est que la loi arrive très vite, et qu’elle soit mise en application très vite », a indiqué Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.
Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, espère que le président réaffirmera que cette loi contient « tout ce qu’il avait annoncé » dans son discours prononcé à Rungis le 11 octobre, « à savoir la montée en gamme, la transition agricole, qui, d’après les infos que nous avons, sont un peu mises de côté par Stéphane Travert ».
À Rungis, Emmanuel Macron avait réitéré son engagement de campagne d’atteindre « 50 % de produits bio ou locaux d’ici à 2022 en restauration collective », et son objectif de « transformer le modèle agricole dans lequel nous nous sommes enferrés » et qui « n’est pas durable ».
Soulignant que, selon son syndicat, « 70 % des agriculteurs sont dans le rouge », le président de la Coordination rurale, Bernard Lannes, appelle M. Macron à « réinjecter de l’argent frais, notamment pour aider les agriculteurs ayant des difficultés bancaires, afin que la machine reparte ».
La Confédération paysanne a annoncé mercredi dans un communiqué qu’elle organise une manifestation devant l’Inra à Saint-Genès-Champanelle pour « interpeller le président de la République et lui demander d’intervenir sur le dossier de la prédation ». Le loup est en effet un dossier très sensible pour les éleveurs.
Patrimoine mondial de l’Unesco
Après un dîner au lycée hôtelier et général de Chamalières, Emmanuel Macron apportera vendredi son soutien à la candidature au Patrimoine mondial de l’Unesco de la chaîne des Puys, chapelet de 80 volcans âgés de 8 400 à 95 000 ans.
Lancée il y a 11 ans, la demande de classement doit être réexaminée par le Comité du patrimoine mondial à la fin de juin à Manama, au Bahreïn, après avoir été recalée par deux fois en 2014 et 2016.
Si la neige ne l’empêche pas, le chef de l’État arpentera le sommet du Puy-de-Dôme, qui culmine à 1 465 mètres. Des sources locales font état d’une visite au lac Chauvet, apprécié de François Mitterrand, pour un déjeuner privé avec des élus ou ex-élus auvergnats comme Michel Charasse. Ce rendez-vous n’a pas été confirmé par l’Elysée.
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