Crédit Agricole Forte hausse des bénéfices
Le groupe bancaire Crédit Agricole fait état jeudi d’une forte hausse de ses bénéfices et d’une activité commerciale très soutenue en 2018, qui lui ont permis d’atteindre avec un an d’avance les objectifs de son plan stratégique.
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L’an passé, Crédit Agricole SA, l’entité cotée du groupe, a dégagé un bénéfice net de 4,4 milliards d’euros, en hausse de presque 21 % sur un an, faisant ainsi mieux que les 4,2 milliards qu’attendaient les analystes interrogés par l’agence Bloomberg.
Cette hausse s’explique pour partie par une comparaison favorable : en 2017, la banque verte avait été sévèrement frappée par la surtaxe exceptionnelle sur les grandes sociétés mise en œuvre dans l’urgence par le gouvernement pour compenser l’annulation de la taxe sur les dividendes.
Il reste qu’une fois cet élément et divers autres effets exceptionnels gommés, les résultats continuent à afficher une belle performance, avec une hausse du bénéfice net ajusté de 12,2 % sur un an.
Conséquence, « CASA » a annoncé avoir atteint et dépassé avec un an d’avance l’objectif qu’il s’était promis d’atteindre à la fin de 2019 dans le cadre de son plan stratégique, à savoir un bénéfice net ajusté de 4,2 milliards d’euros.
Et en ajoutant ces performances à celles des caisses régionales du Crédit Agricole, le groupe dans son ensemble a terminé l’année 2018 sur un bénéfice net d’un peu plus de 6,8 milliards d’euros, en hausse de 5 % sur un an.
Résultats « équilibrés »
« Ce sont des résultats solides, avec beaucoup de régularité […] et surtout équilibrés car vous verrez que nos performances sont réelles dans l’ensemble des métiers », a déclaré Philippe Brassac, le directeur général de Crédit Agricole SA lors d’une conférence de presse.
Signe de ce dynamisme, le produit net bancaire, qui fait peu ou prou office de chiffre d’affaires pour les établissements bancaires, a grimpé de presque 6 % sur un an en 2018, à environ 19,7 milliards d’euros. Il a été tiré vers le haut par l’ensemble des métiers, exception faite de la banque dite de « grande clientèle » où sont cantonnées – entre autres – les activités de marché.
Dans cette division, où les revenus ont baissé, Crédit Agricole a été pénalisé comme la plupart de ses concurrents par un environnement très défavorable, sur fond d’incertitudes liées aux tensions commerciales sino-américaines, aux possibles conséquences du Brexit ou encore aux divers risques politiques en Europe.
Pour autant, « l’évolution des revenus que nous avons connue est une évolution liée à moins d’activité et à des marges plus tassées, elle n’est pas du tout liée à des difficultés que nous avons eues sur tel ou tel marché, compte tenu du profil de risque que nous avons qui est […] extrêmement réduit », a souligné Jérôme Grivet, le directeur financier de Crédit Agricole SA.
Autrement dit, c’est le ralentissement de l’activité, plus que de mauvaises décisions d’investissements, qui explique la baisse des recettes des activités de marché, met en avant la banque.
Dividende en hausse
Dans les autres métiers du groupe, en revanche, recettes et bénéfices sont partout ressortis en progression, notamment dans la banque de détail qui a longtemps souffert de l’environnement actuel de taux bas.
Le groupe Crédit Agricole revendique une activité très commerciale très soutenue, avec notamment une hausse nette de 282 000 nouveaux clients dans la banque de proximité en France et en Italie ou encore une collecte d’épargne en augmentation de 2,7 % dans les caisses régionales.
« L’activité de crédit se porte bien aussi, c’est vrai pour le crédit immobilier, le crédit-conso et le crédit aux entreprises », a relevé M. Brassac durant la conférence de presse.
Le coût du risque, c’est-à-dire les provisions passées pour faire face à d’éventuels accidents dans le remboursement des prêts, a en outre reculé sensiblement l’an passé et « reste à un niveau toujours très bas », pointe la banque.
En matière de solidité financière, CASA affiche ainsi un ratio de fonds propres « durs » de 11,5 %, au-delà du seuil de 11 % visé dans son plan stratégique.
Le groupe compte verser à ses actionnaires un dividende de 69 centimes d’euros par action au titre de l’exercice de 2018 contre 60 centimes attribués au titre de l’exercice de 2017, soit une progression de 9,5 %.
Il présentera par ailleurs le 6 juin un nouveau plan stratégique pour l’horizon de 2022.
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