Élevage en plein Conduire un élevage de bovins allaitants en montagne et en plaine
Avec une exploitation à 1 100 m d’altitude et l’autre à 300 m, la famille Monier assure une sécurité alimentaire pour ses 270 vaches aubracs.
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« Nous manquions toujours de place et il est difficile de produire des céréales à 1 100 m d’altitude. Les 57 ha loués en plaine, à l’installation de notre fils Fabien en 2017, nous ont permis d’augmenter le troupeau sans construire un nouveau bâtiment », expliquent Serge et Marie-Christine Monier, installés à Saint-Alyre-ès-Montagne (Puy-de-Dôme). Avec 27 ha de terres labourables et des cultures achetées sur pied, ils ont trouvé la sécurité alimentaire qu’ils recherchaient. En contrepartie, ils doivent faire face à une charge de travail conséquente.
Ressources fourragères accrues
Les surfaces louées en plaine sont situées à 30 km du siège de l’exploitation. « Nous y produisons 7 ha de maïs ensilage ainsi que 20 ha de blé d’autoconsommation, qui nous revient à 130 €/t au lieu des 200 à 240 €/t d’achats auparavant, précise Fabien. En étant sur place, nous récoltons aussi 14 ha de maïs acheté sur pied qui nous revient à 52 €/t de matières brutes contre 80 €/t pour du maïs ensilé. » Les associés achètent également 60 ha de maïs semence dont ils ensilent les rangs mâles grâce à une machine spécifique fabriquée par leurs soins. « Cela représente 300 à 400 t de matières brutes supplémentaires. » De plus, 100 ha de luzerne sont également récoltés et partagés avec le propriétaire de ces surfaces. Enfin, pour assurer leur approvisionnement en paille, les éleveurs en achètent 110 ha en andain, à raison de 35 €/t au lieu de 110 €/t pour de la paille pressée.
Pour faner au total près de 600 ha de la fin d’avril à la mi-novembre, les agriculteurs se sont équipés de matériels performants, dont un andaineur à tapis pour la luzerne et les prairies, malheureusement infestées de rats taupiers en montagne. Il permet de limiter la présence de terre dans le foin récolté.
Concernant les animaux, les broutards, sevrés entre 280 et 300 kg vifs à 8 mois, reçoivent une ration composée de maïs à volonté, de foin de prairie permanente et de luzerne, de 2 kg de blé et de 1,5 kg de correcteur azoté. Ils sont vendus par lot de 25 animaux chaque mois à la société Parmaubrac (Lozère). Les femelles croisées affichent un poids moyen de 380 à 420 kg vifs de moyenne. Elles ont été vendues de 2,59 €/kg à 2,74 €/kg en 2021. De leur côté, les mâles croisés ont été valorisés entre 2,74 €/kg et 2,90 €/kg pour un poids compris entre 450 et 500 kg vifs. Quant aux vaches, elles reçoivent une ration mélangée constituée de foin, de paille et d’enrubannage, complétée par de la luzerne lorsqu’elles ont vêlé.
Les 30 ha de prairies de plaine sur des sols portants ont permis aux éleveurs d’augmenter leur troupeau de plus de 100 vaches, qui hivernent à l’extérieur. « Nous avons fait l’économie d’une stabulation. Le plein air intégral est une conduite toutefois exigeante en surveillance des animaux conduits en lots de 25 têtes », indique la famille Monier. Les éleveurs remplissent les râteliers (foin et paille) et les auges (maïs ensilage après vêlage) trois fois par semaine. Toutes les parcelles sont équipées d’abreuvoirs à niveau constant. « Nous remontons les vaches sur notre site en altitude pour qu’elles vêlent en bâtiment. Tout le matériel et leur alimentation sont stockés à la ferme en plaine », révèlent les associés.
Besoin de bras
Les vaches de réforme sont vendues après finition. Une douzaine d’entre elles sont transformées et vendues en caissettes et dans un magasin de producteurs locaux à Ardes-sur-Couze (Puy-de-Dôme). Cela vient compléter l’activité d’affinage et de vente en direct de fromages (Saint-Nectaire et Cantal AOP), achetés en blanc à des producteurs locaux. « Tout est intéressant, cependant nous manquons d’heures et de bras », sourient les éleveurs, qui envisagent d’embaucher un salarié à mi-temps.
Monique Roque-Marmeys
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