Aricle Faire sa pub à plusieurs
S’associer pour communiquer permet de se rendre plus visibles et à moindre coût. À condition cependant de parvenir à s’accorder pour ne parler que d’une seule voix. Un pari réussi en Haute-Savoie et en Provence.
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Malgré leurs différences, « les femmes et les hommes de Couleurs paysannes croient dur comme fer qu’ensemble on est plus forts ! » Pendant la crise du Covid-19, ils ont d’ailleurs mené des actions solidaires. Ces deux coopératives réunissent 80 producteurs des Alpes-de-Haute-Provence, des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse, et une vingtaine de salariés dans leurs trois magasins. Elles consacrent 40 000 € par an à la communication. « Cela représente 2,5 % du budget de fonctionnement, soit environ 0,5 % du chiffre d’affaires réalisé par les producteurs, indique Christophe Roduit, à la tête du conseil d’administration. Montrer que l’on existe est toujours important. Si on ne fait rien, on vous oublie. »
Sur les bus et au cinéma
En huit ans, leur stratégie de communication s’est renforcée. Aujourd’hui, Couleurs paysannes imprime 30 000 flyers et les distribue six fois par an, notamment dans les boîtes aux lettres. Trois panneaux publicitaires permanents sont installés à Manosque, où le cinéma diffuse 20 secondes d’info flash sur Couleurs paysannes pour un coût de 3 000 euros. À l’automne 2019, les bus d’Aix-en-Provence (25 lignes) ont circulé pendant trois semaines avec le slogan : « Toutes les saveurs d’un vrai magasin de producteurs. » La responsable des magasins, Marion Blanc, travaille avec Camille Garcia, chargée de communication, pour alimenter chaque semaine la page Facebook de photos et d’informations, comme l’arrivée de nouveaux produits, les remises, les événements, etc.
Des coûts mutualisés
Les réseaux sociaux sont aussi très importants pour les huit fromages de Savoie. La page Fromage beaufort est suivie par plus de 102 000 fans, celle du reblochon en a 79 000. Julien Dumont, le monsieur communication de l’Association des fromages traditionnels des Alpes savoyardes (AFTAlp), précise que pour bien utiliser l’algorithme de Facebook, il achète des publicités et dynamise certaines publications. « Nous débutons sur Instagram avec des photos d’alpages, de la fabrication à la main, etc. » Le site fromagesdesavoie.fr bénéficie d’une refonte tous les quatre ans. L’AFTAlp dispose d’un budget de communication à six chiffres : 200 000 €. Comment ? Quelques centimes sont prélevés sur le coût des plaques de caséine posées sur les fromages AOP et IGP. Si certains producteurs craignent d’être noyés dans le collectif des 37 agriculteurs, 24 alpagistes, 26 coopératives (fromagers, affineurs), rien ne les empêche d’avoir leur propre compte Facebook ou Instagram.
Alexie Valois
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