Les leçons d’une année noire Les leçons d’une année noire
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Inutile de dire que ce fut une année noire. Crise laitière, embargo sanitaire russe sur le porc et tentative de divisions européennes, effondrement du revenu des agriculteurs… La liste est longue. Cette crise a sanctionné des erreurs de prévision au niveau européen et un manque d‘anticipation en France, encore sous le coup de la suppression des quotas laitiers.
Dans cette ambiance de tragédie, il y a un événement qu’on n’a pas vu. C’est aussi en 2016 que les premières réflexions sur la prochaine réforme de la Pac ont été lancées. Les Pays-Bas étaient à la manœuvre au premier semestre. Les positionnements sont très intéressants. Il y a ceux qui pensent, à juste titre, que la Pac est à bout. 55 milliards par an pour en arriver là, c‘est que quelque chose ne va pas. Il faut reconstruire une Pac qui ait du sens et qui soit efficace. Quitte à être plus ciblée sur certaines filières ou certains agriculteurs au détriment du découplage.
Et puis, il y a ceux qui pensent, à juste titre aussi, que, avec les mêmes mécanismes collectifs, certains pays s’en sortent mieux que d‘autres. Et que vouloir réformer la Pac n’est qu’une façon de ne pas se réformer soi-même. L’Allemagne est sur cette position.
Ils ont gagné des parts de marché, en Europe et sur les marchés extérieurs, ils ont réformé les paiements directs en arrivant à un paiement de base unique par hectare, le découplage leur convient très bien, alors pourquoi changer ? Sauf à la marge. Quelle marge ? Celle du bien-être animal, le BEA. Les Pays-Bas ont beaucoup à nous apprendre. Ils sont parvenus à concilier production, proximité, innovation et écologie. Ils ont des députés du parti des animaux. La coopérative leader – FrieslandCampina – verse une prime d’un euro par 100 litres pour les éleveurs qui gardent leur vache à l’extérieur 120 jours par an et six heures par jour. Une ONG délivre des étoiles aux élevages façon guide Michelin, d’une à trois étoiles après une visite par un organisme de certification indépendant. Préparez-vous, le BEA pousse aux portes.
Alors grand soir ou évolution à la marge ? Autant vous dire que les deux camps n’ont pas la même force. Je vous laisse deviner qui l’emportera.
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