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Isère Ils ont misé sur le blé meunier

L’interprofession Valcétri, qui réunit agriculteurs, collecteurs et la minoterie du Trièves, vient de fêter ses vingt ans d’existence.

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Marc Blais, polyculteur-éleveur à Saint-Baudille-et-Pipet, se souvient : « Il y a vingt ans, nous étions un petit groupe de dix agriculteurs à s’être lancé le défi de se démarquer avec une filière à haute valeur ajoutée. Notre choix s’est porté sur le blé meunier, historiquement ancré sur le territoire. »

 

Leur objectif : valoriser et promouvoir les céréales du Trièves, dans le cadre d’une relation étroite entre un produit, un terroir, un paysage et des hommes. La démarche s’est traduite, notamment, par la création de la marque Pain aux céréales du Trièves.

 

Pour ce faire, les producteurs se sont rapprochés de la minoterie du Trièves et de trois collecteurs du secteur, désormais réunis en interprofession. « Cette concertation a été la clé de la réussite de notre projet, précise le producteur. Ensemble, nous avons mis en valeur un savoir-faire et le suivi d’une production de qualité, cultivée entre 600 et 1 000 mètres d’altitude par des producteurs dont l’activité principale reste l’élevage. »

 

Aujourd’hui, la filière Valcétri, pour valorisation des céréales du Trièves, représente une collecte de 3 500 tonnes de blés, cultivés sur plus de 720 hectares par trente-cinq producteurs, soit plus de 45 % des surfaces de blé emblavées dans le Trièves.

 

« Tout le blé est stocké sur place et ne sort de la zone de production que sous forme de farine. En termes de transport, on ne peut faire guère mieux », explique avec fierté Marc Blais, également président de Valcétri. La production doit respecter un cahier des charges précis : achat de semences certifiées, inscrites au catalogue variétal mis en place par l’interprofession, traçabilité dans un recueil de pratiques, gestion précise de l’azote…

Une plus-value de 25 €/t

La plus-value de 25 euros par tonne (19,30 €/t pour les producteurs, le reste pour les collecteurs) proposée par la minoterie, est conditionnée aux résultats qualitatifs. « Pour être certifiés Valcétri, les blés panifiables supérieurs ne doivent pas dépasser 15 % de taux d’humidité, atteindre un poids spécifique supérieur ou égal à 76 et un taux de protéines supérieur ou égal à 11,5 %, et 14 % pour les blés de force », explique Pauline Raccurt, animatrice de l’interprofession.

 

Chaque année, près d’une quinzaine de variétés de blés barbus – en raison d’une forte présence de faune sauvage – sont implantées sur les différents sites de production. « Pour répondre aux exigences de la minoterie, une variété ne doit pas représenter plus de 30 % du blé récolté. » Le suivi technique est drastique, mais il porte ses fruits. « En 2017, une boulangerie de Villard-de-Lans qui utilise de la farine Valcétri, a reçu le premier prix de la baguette tradition française de l’Isère », s’enthousiasme Marc Blais. Des pistes d’évolution sont à l’étude, comme le label rouge ou l’IGP (indication géographique protégée).

 

 

 

 

 

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