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Orientation La Suisse vise une agriculture plus verte et souveraine en 2050

En juin dernier, le Conseil Fédéral a rendu un rapport sur l’orientation future de la politique agricole de la Suisse jusqu’en 2050.

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Au printemps 2021, le Parlement suisse avait suspendu les délibérations sur la future politique agricole surnommée PA22 +. La cause ? Des conflits d’objectifs entre exigences environnementales, sécurité alimentaire et protection douanière. Le Parlement a appelé le Conseil Fédéral à rendre un rapport sur l’orientation future de la politique agricole : c’est chose faite.

Une stratégie en trois étapes

Ce rapport présente les objectifs à l’horizon 2050. La Suisse devra baisser de 40 % les émissions de gaz à effet de serre comparé à 1990, diversifier ses productions pour fournir une alimentation saine et durable à la population, et réduire le gaspillage alimentaire de trois quarts par rapport à 2020. Pour cela, le Conseil Fédéral propose une stratégie en trois étapes qui concerne, pour la première fois, l’ensemble des acteurs du secteur alimentaire.

Réduction des phytos et engrais

La première étape, sur la réduction de l’empreinte environnementale, est déjà lancée : c’est l’initiative parlementaire validée en 2022 qui vise à réduire l’utilisation des produits phytosanitaires et des engrais de synthèse. La deuxième étape reprend certaines mesures de la PA22 + comme l’aide à l’innovation pour améliorer les conditions économiques et sociales des agriculteurs.

 

Enfin, à l’horizon 2030, le Conseil fédéral appelle à la responsabilité des filières et propose la mise en place de conventions d’objectifs volontaires pour modifier le système alimentaire dans sa globalité. Si la direction prise a été saluée par l’ensemble des acteurs, certaines mesures sont pointées du doigt.

 

« Du point de vue de l’agriculture, il est positif que tous les acteurs de la chaîne de valeur soient mis à contribution, explique Michelle Wyss, corresponsable de la division économie de l’Union suisse des paysans (USP), le syndicat agricole majoritaire. En revanche, le rapport accepte une réduction du taux d’autosuffisance alimentaire et le système de protection douanière est fortement critiqué, bien qu’il soit très important pour l’agriculture en termes de revenus. »

Sécurité alimentaire

Dans cette stratégie, le Conseil Fédéral propose le maintien d’un taux d’autosuffisance alimentaire autour de 50 %, ce qui correspond à son niveau actuel, alors que, lors de débats précédents, le taux proposé devait atteindre 60 %. Une autre interrogation persiste quant à la situation économique à venir.

 

« La crise actuelle montre que la sécurité alimentaire est très importante et que tout ce que nous pouvons produire en suisse, nous devons le produire ici. Pour l’USP, il est donc essentiel que le taux d’auto-approvisionnement ne soit pas réduit. Le rapport ne fait pas assez référence à la situation de crise actuelle », confirme le syndicat majoritaire. Le niveau d’équilibre à atteindre entre production intérieure et produits importés ne semble pas encore tranché.

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