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Broutards « J’engraisse les veaux nés de vêlages tardifs »

Benoît Gaillard mise sur les vélages d’automne pour vendre des broutards dès le printemps, et finit les derniers-nés pour la filière des Steakeurs.

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«Nous avons opté pour des vêlages d’automne de façon à vendre nos broutards au début du printemps, au moment où les cours sont les meilleurs. Mais quelques vaches se décalent et vêlent entre janvier et mars. Depuis l’an dernier, je finis les veaux de ces dernières pour la filière des Steakeurs (lire l’encadré). Ils sont ainsi mieux valorisés que si nous les vendions en broutards durant l’été », explique Benoît Gaillard.

Viande tendre et rosée

En Gaec avec sa sœur Florence, ils élèvent 55 limousines sur 170 ha de prairies et 60 ha de parcours à Sainte-Foi (Ariège). À partir de deux mois, les veaux reçoivent un aliment croissance, en complément de foin et de paille. « À six mois, ils sont sevrés et je trie les femelles destinées au renouvellement, ainsi que les broutards mâles destinés à l’export », détaille l’éleveur. Ces derniers sont commercialisés autour de 300 kg vif en mars et avril, à un prix moyen de 950 à 1 000 € par tête.

Les mâles et les femelles restant sont engraissés en stabulation. « Au fur et à mesure des besoins, je sélectionne ceux qui rentrent dans le cahier des charges de la filière des Steakeurs, et je commercialise les autres en vente directe », note Benoît. Pour la marque « Les Steakeurs », les jeunes bovins doivent avoir moins de douze mois et peser moins de 400 kg vif. « Notre objectif est d’obtenir des carcasses de 220 à 240 kg qui donnent une viande tendre de couleur rosée », précise-t-il.

Avec un GMQ moyen entre le sevrage et l’abattage de 1,5 kg/j pour les mâles et 1,3 kg/j pour les femelles, deux mois sont nécessaires pour amener ces veaux à près de 400 kg vif. « J’utilise un aliment agréé contenant 17 % de protéines, garanti sans OGM, qui me revient à 300 €/t. J’en distribue 6 à 7 kg par jour et par tête, en complément de foin et de paille d’orge à volonté. »

Deux mois de finition

Avec un classement en R + et une note d’engraissement de 2 à 3, le prix de vente des carcasses se situe entre 4,80 et 4,90 €/kg. « Je valorise ces très jeunes bovins entre 1 050 et 1 150 € l’unité. La dépense en aliment est de 130 à 140 €. Par rapport à un prix de vente en broutard de 700 à 800 € durant l’été, j’améliore la marge de 230 € par tête en moyenne. »

En 2019, le producteur a ainsi revalorisé une dizaine de très jeunes bovins. « Il y a un peu plus de travail. Mais au moins, le prix est à la hauteur de l’effort ! », se réjouit Benoît. Au-delà de la production, il s’investit dans la promotion de la marque avec les autres éleveurs. « Nous faisons déguster notre viande grillée aux consommateurs. Ils l’apprécient, c’est motivant ! »

Frédérique Ehrhard

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