Viande porcine « Le Covid-19 perturbe l’ensemble des marchés mondiaux »
Si la baisse du cours français depuis le début d’avril semble se stabiliser, « les abatteurs sont prudents face aux incertitudes sur les débouchés, intérieurs et extérieurs », observe l’Institut du porc (Ifip). Le manque de personnel et les difficultés logistiques continuent de peser sur l’activité des opérateurs européens et mondiaux.
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« Un mois après l’instauration des mesures de confinement en France [à cause du coronavirus], la situation dégradée sur le marché du porc semble se stabiliser. Le constat s’étend à l’ensemble des bassins de production européens et mondiaux », rapporte l’Institut du porc (Ifip), dans une note de conjoncture publiée ce lundi 20 avril 2020. Entre le 1er et le 15 avril, « le prix du porc perçu par les éleveurs a baissé de 4 centimes. »
Si la consommation se maintient en volume via les achats en grandes surfaces alimentaires, « la valorisation est difficile : les consommateurs se tournent préférentiellement vers des produits de cœur de gamme », indique l’Ifip. Selon le marché du porc breton (MPB), « la demande des pièces à griller peut bénéficier d’une météo favorable en ce moment ».
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Activité touristique en danger
Ailleurs en Europe, les principales cotations sont également en repli. « Entre les semaines 13 et 15, le cours du porc a baissé de 3 centimes par kg en Allemagne, de 4 centimes au Danemark et aux Pays-Bas, et de 5 centimes en Espagne », constate l’Ifip.
L’activité d’abattage et de découpe est particulièrement perturbée dans le sud du continent. « Les prix des pièces s’effondrent en Italie, et se stabilisent en Espagne. » Dans ces deux pays, l’impact du Covid-19 pourrait notamment « s’aggraver avec l’affaiblissement, potentiellement durable, de l’activité touristique qui soutient habituellement la demande intérieure ».
Concurrence sur l’utilisation des conteneurs
S’agissant des échanges mondiaux, « la demande en viande pour le marché de l’exportation reste forte », estime l’Ifip. L’appétit de la Chine ne se dément pas. « Les importations du premier trimestre de 2020 ont atteint 951 000 tonnes, soit près du double de la même période en 2019, appuie le MPB. Le confinement de la population en février avait bloqué des containers dans les ports chinois, ce qui a augmenté les expéditions traitées au mois de mars. »
Le fret maritime reste néanmoins largement perturbé. « Trouver des conteneurs frigorifiques reste difficile et leurs prix ne cessent d’augmenter. La concurrence avec d’autres secteurs, tels que les fruits et légumes, est forte », souligne l’Ifip. Les opérateurs européens doivent également faire face à l’agressivité commerciale des États-Unis. « Les entreprises américaines possèdent d’importants volumes à écouler, avec des prix s’orientant à la baisse. »
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