Login

Changer dès maintenant l’usage de l’eau

Dans les Landes, des agriculteurs s’inquiètent de la disponibilité de la ressource en eau pour leurs cultures.

Dans les Landes, des agriculteurs s’inquiètent pour leur ressource en eau. Des scientifiques leur répondent.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« Pour le Sud-Ouest, les modèles prédisent une baisse des précipitations annuelles. » Le message porté par Alain Dupuy, hydrogéologue, est clair. Reste à évaluer le niveau de cette baisse. « De l’ordre de 10 % dans le sud de l'Adour par exemple d’ici à la fin du siècle, explique-t-il. Avec une pluviométrie concentrée sur l’hiver, un printemps à peu près équivalent, des baisses marquées en été et automne. »

« On est trop attaché à faire perdurer le système actuel »

Le 27 novembre 2023, trois scientifiques étaient les invités d’une table-ronde organisée à Saint-Paul-les-Dax (Landes) par le Modef. Devant un public attentif, l’agroclimatologue Serge Zaka, le biologiste Gilles Bœuf et Alain Dupuy ont débattu sur l’eau pour les usages agricoles face à une ressource qui risque de diminuer.

« On est trop attaché à faire perdurer le système actuel, complète Serge Zaka. Dans le Sud-Ouest, il faudrait développer le sorgho, le pois chiche, l’olivier, et commencer tout de suite parce qu’il faut trente ans pour mettre en place une filière. La culture du maïs en France continuera, mais elle migrera plus au nord. »

Un ensemble de solutions

« L’eau est fondamentale, indispensable mais il faut changer nos pratiques parce que le climat change beaucoup trop vite », abonde de son côté Gilles Bœuf. Mais quid du partage de l’eau disponible, crucial pour sécuriser les revenus agricoles ? Comment capter l’eau de la manière la plus efficiente possible ?

De gauche à droite : Serge Zaka, Gilles Bœuf, Alain Dupuy et la présidente du Modef des Landes, Mélanie Martin. (©  Hélène Quenin)

« Dans les Landes, nous avons majoritairement deux typologies de sols, résume Alain Dupuy. Sur le sol sableux du plateau landais, une réserve de surface est un non-sens alors qu’il y a une nappe phréatique haute disponible. Pour les parties vallonnées de la Chalosse, de petites retenues collinaires sont tout à fait acceptables. »

« L’agriculture aura forcément besoin d’eau, résume Serge Zaka. Sauf qu’il ne faut pas tout miser sur elle. Nous avons un panel de solutions pour œuvrer dans le bon sens. Agriculture de conservation, haies, services écosystémiques en font partie… Et pour que l’agriculteur suive, il ne faut plus relier son revenu uniquement au rendement mais le payer pour ses services rendus à environnement. »

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement