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Le drone, une aide à la surveillance des troupeaux

Si le drone offre un « troisième œil », tout repose sur l'expertise de l'éleveur pour observer l'état des animaux et des parcelles, explique Adrien Lebreton.

Survoler les pâturages avec un drone offre une vision supplémentaire sur le troupeau et l’état des parcelles.

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Alors que 8 % des éleveurs de ruminants déclarent être déjà équipés d’un drone, 19 % envisageaient de l’être à court ou moyen terme, selon une enquête réalisée par l’Institut de l’élevage (Idele) en 2023. Pour Adrien Lebreton, chargé d’études à l’Idele, un tel engouement nécessite de raisonner l’investissement dans cet équipement.

Depuis 2022, l’Idele participe au projet européen Icaerus, visant à évaluer les risques et impacts de l’utilisation des drones en agriculture. Ce projet examine notamment les besoins d’intervention humaine pour le troupeau, l’accessibilité des pâturages et les contraintes environnementales et réglementaires liées à l’utilisation des drones.

Le drone doit être vu « comme un outil » conseille Adrien, à la fois pour observer les troupeaux, surveiller la pousse de l’herbe, l’état des parcelles, ou encore les points d’abreuvement. « C’est le troisième œil de l’éleveur, mais tout repose sur son expertise à lui ».

« Le drone ne se substitue pas à l’éleveur » déclare à son tour Victorine Perrin, technicienne en charge du troupeau bovin de Ferm’Inov (Saône-et-Loire). Après une période de test, elle envisage d’utiliser le drone « un jour sur deux, sauf en cas d’animaux malades ». En pâturage tournant, avec « énormément de parcelles à ouvrir », elle apprécie la rapidité des tournées en drone. Lorsque cela est nécessaire, l’exploitation utilise aussi une caméra thermique montée sur le drone pour localiser les animaux égarés.

Toutefois, l’emploi du drone est fortement lié au type de terrain. Dans les Alpes-de-Haute-Provence, la ferme expérimentale ovine de Carmejane en fait « un usage plus ponctuel ». En cause, un parcellaire éloigné, un milieu fortement boisé, et la règlementation imposée par la zone de survol militaire, qui complexifient son utilisation.

Gain de temps

Les résultats des expérimentations menées par l’Idele sur l’exploitation bovine de Ferm’Inov montrent une réduction du temps de travail de 12 % (soit 9 minutes) lors des tournées de surveillance par drone durant la période automne-hiver, par rapport à une tournée « classique » des lots.

En printemps-été, où les lots en pâturage sont plus nombreux, le gain de temps avec une tournée en drone est estimé à 38 % (soit 51 minutes de moins). Tous soulignent néanmoins une grande variabilité dans le choix de l’utilisation du drone, dépendante des tâches à effectuer et des conditions de pluie et du vent.

Quant à l’impact sur le comportement des animaux, les réactions diffèrent. « Les vaches, curieuses d’abord, s’habituent très vite », raconte Victorine Perrin. En ovins, Elisa Peugny, qui représente le Ciirpo (Haute-Vienne), indique que les races les plus rustiques ne semblent pas réagir au drone, tandis qu’elle choisit de survoler de plus haut les races croisées, qui ont tendance à se regrouper sous l’effet du drone.

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