Projet Financement et prêt participatifs : attention aux points clés

Choisir le moment…

Temps disponible

« Pour définir le bon moment pour lancer une collecte, on établit un rétroplanning selon les besoins du porteur de projet, explique Sophie Cucheval, directrice des opérations chez MiiMOSA (1). On évalue aussi son temps disponible afin qu’il communique sur sa collecte. » En effet, on estime qu’environ 50 à 60 % des donateurs sont des connaissances du porteur de projet. La production des contreparties doit aussi être anticipée, « elles ne doivent pas être envoyées plus de six mois après la collecte », alerte Aurélie Garrigues, responsable communication et partenariats chez Bluebees (2).

Réseau suffisant

« Nous évaluons le réseau du porteur de projet, même si cela n’est pas éliminatoire, rajoute Aurélie Garrigues. Il peut arriver qu’on lui demande de retravailler son réseau avant de lancer la campagne de dons. » Cet aspect est moins important pour les campagnes de prêt participatif où les investisseurs appartiennent à la communauté de la plateforme et sont inconnus du porteur de projet.

Capacité de remboursement

Pour les prêts, les critères de sélection sont plus exigeants. « MiiMOSA réalise l’analyse financière du projet et évalue son impact économique, social et environnemental. » Chez Bluebees, seuls les dossiers « proches du risque zéro » sont retenus. Il s’agit souvent de projets de développement ou de création de nouvel atelier plutôt que d’installation.

… Et le bon montant

Définir les besoins

Le montant à collecter est fixé en fonction des besoins du porteur de projet et de ses capacités de remboursement dans le cas d’un prêt. Pour une campagne de dons, il est possible d’aller au-delà du montant initialement fixé. Dans ce cas, le montant pourra évoluer par paliers successifs.

Attirer des contributeurs

« Les besoins de financement doivent être calibrés en fonction de la capacité du porteur de projet à communiquer et à fédérer autour de son projet », rajoute Sophie Cucheval. « On peut commencer par un montant qui reste atteignable mais pas facilement, poursuit Aurélie Garrigues. Les contributeurs doivent sentir que l’on a besoin d’eux. » Une campagne de dons peut créer une communauté autour d’un projet, voire attirer de futurs clients. « Quand un investisseur ou un donateur soutient une exploitation, cela crée de l’attachement, poursuit Aurélie Garrigues. L’aspect proximité est important pour les donateurs qui y voient leur propre intérêt. »

Durée maximale

Pour une collecte, la durée est de 30 à 40 jours. « C’est idéal pour créer un effet d’urgence auprès des donateurs », souligne­ Aurélie Garrigues. La campagne de prêt s’arrête dès que l’objectif est atteint, « afin de ne pas créer un endettement supplémentaire imprévu au porteur­ de projet ».

Des objectifs à atteindre en dons

Pour MiiMOSA, l’atteinte d’un seuil de réussite est obligatoire, il est de 60 % du montant de la collecte de dons. Au cas où ce seuil ne serait pas atteint, les contributions sont intégralement remboursées aux donateurs et MiiMOSA ne prend aucune commission. De son côté, Bluebees­ reverse l’ensemble de la cagnotte au porteur de projet, même si l’objectif n’est pas atteint.

Commission et taux d’intérêt

Les plateformes de financement et de prêt participatifs prennent une commission sur le montant collecté, sauf pour les collectes solidaires (lire le témoignage ci-dessus). Elle est de 8 % HT du montant collecté pour une campagne de dons et de 3 à 4 % HT du montant total emprunté dans le cas d’un prêt participatif. Le taux d’intérêt moyen du prêt est de 3 à 4 % pour MiiMOSA. Chez Bluebees, le remboursement est échelonné sur cinq ans en général, avec un taux d’intérêt de 2 %.

Alessandra Gambarini

(1) MiiMOSA est une plateforme de financement participatif dédiée à la transition agricole et alimentaire.

(2) Bluebees est une plateforme de financement solidaire­ de la transition écologique.