Dermatose : plus de la moitié des bovins du Sud-Ouest vaccinés, et des blocages persistent
Le gouvernement a annoncé samedi 27 décembre 2025, la vaccination contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) de plus de la moitié des bovins dans le Sud-Ouest où des agriculteurs mécontents maintiennent des blocages.
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Le 17 décembre dernier, au pic de la crise sanitaire touchant le sud-ouest de la France avec l’apparition de plusieurs cas de DNC, le gouvernement avait promis d’accélérer la campagne vaccinale dans la zone pour tenter de calmer la colère des agriculteurs. Dix jours plus tard, « le déploiement accéléré de la campagne vaccinale se poursuit dans le Sud-Ouest, conformément aux engagements pris. Aujourd’hui, plus de 50 % des 750 000 bovins ont déjà été vaccinés », a écrit sur X la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, le 27 décembre 2025.
Le déploiement accéléré de la campagne vaccinale se poursuit dans le Sud-Ouest, conformément aux engagements pris. Aujourd’hui, plus de 50 % des 750 000 bovins ont déjà été vaccinés.
— Annie Genevard (@AnnieGenevard) December 27, 2025
C’est une avancée majeure pour l’ensemble des éleveurs. La mobilisation reste totale afin…
« À la date du 28 décembre 2025, 53,6 % du cheptel des dix départements du Sud-Ouest concernés est vacciné, soit 381 594 bovins vaccinés », détaille le ministère sur son site internet. Une zone n’est considérée comme vaccinée selon la réglementation européenne que lorsque 95 % des élevages représentant 75 % des animaux de la zone ont été vaccinés.
À la même date, le gouvernement dénombre 115 foyers détectés depuis l’apparition de la dermatose nodulaire contagieuse en France à la fin de juin, notamment en Savoie (32), Haute-Savoie (44) et Pyrénées-Orientales (22). Tous ont été dépeuplés et sont aujourd’hui considérés comme « éteints ».
Des blocages persistants en Occitanie
Depuis le début de l’épidémie en Savoie cet été, l’État tente d’empêcher la propagation du virus avec une stratégie reposant sur trois piliers : l’abattage systématique d’un troupeau dès la détection d’un cas, la vaccination des bovins, et la restriction de mouvements.
La gestion de la DNC par le gouvernement est fortement contestée par une partie des agriculteurs, notamment de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne, opposés à l’abattage des troupeaux entiers au moindre cas détecté.
Si la mobilisation s’est nettement tassée, en cette semaine de Noël, en Aveyron, sur les barrages de Baraqueville, près de Rodez ou de Sévérac-d’Aveyron, les manifestants ont affirmé à l’AFP dans l’après-midi de dimanche vouloir continuer la mobilisation. « On a bloqué à Sévérac, parce que c’est un point clé pour l’Aveyron. Ici se croisent la nationale 88 et l’A75. […] On sait très bien qu’on embête tout le monde, les gens qui travaillent et tout. Mais comment faire pour se faire entendre aujourd’hui ? », a déclaré Fabien Rivière, trésorier de la Coordination rurale aveyronnaise.
Des blocages étaient aussi en place dimanche matin sur l’A75, au Buisson (Lozère), sur l’A64 à Carbonne (Haute-Garonne), la RD824 Tartas et la D834 Campet-et-Lamolère, près de Mont-de-Marsan (Landes). Samedi soir, un tracteur a aspergé la façade du journal La Dépêche du Midi à Auch, selon la préfecture du Gers. Le conducteur a avancé vers les policiers, qui ont réalisé des « sommations avec sortie d’arme », selon un communiqué. L’agriculteur a finalement arrêté le moteur, avant d’être interpellé.
En Nouvelle-Aquitaine, la Coordination rurale a en revanche levé plusieurs barrages autoroutiers vendredi, appelant à « repartir encore plus fort » en janvier.
L’autoroute fermée entre Clermont-Ferrand et Béziers
A quelque 250 kilomètres au nord-est d’Auch, sur l’A75 qui relie Clermont-Ferrand à Béziers, des agriculteurs affirment que l’autoroute est fermée à la circulation sur près de 100 km au nord du viaduc de Millau depuis vendredi soir, selon Éloi Nespoulous, coprésident de la Coordination rurale de l’Aveyron.
« On s’est rejoint avec la CR48 au niveau de La Canourgue pour bloquer une portion de 20 km qui était encore ouverte » entre les deux zones déjà fermées à la circulation en Lozère et dans l’Aveyron. « On a déversé pour que ce soit fermé », a-t-il précisé.
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