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« J’ai testé le désherbage mécanique du maïs »

Deux passages de herse étrille ont été réalisés par une ETA chez Gaël Chevalier.

La solution du désherbage mécanique a montré son intérêt chez Gaël Chevalier, en Charente-Maritime, mais l’agriculteur estime que la conjoncture économique actuelle laisse peu de place aux investissements dans un outil de désherbage.

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En 2023 à Vanzac (Charente-Maritime), Gaël Chevalier a testé le désherbage mécanique sur maïs dans le cadre du programme « Test ton matos en grandes cultures » (lire l'encadré). L’objectif : limiter la pollution des zones de captage d’eau potable de la région par les herbicides. Ceux-ci, dont le S-métolachlore notamment, font partie des molécules les plus retrouvées. Les agriculteurs partenaires s’engageaient alors, sur 2 ha, à ne pas recourir à la chimie, excepté si la situation l’imposait.

Chez Gaël Chevalier, deux passages de herse étrille ont été réalisés, dont un premier en postlevée. « J’ai profité du second pour incorporer l’urée que j’avais épandue juste avant, retrace l’agriculteur. J’ai en revanche dû faire un rattrapage chimique en bordures du fait de vulpins : c’était une parcelle sensible. » À la fin de la campagne, le niveau de salissement était « satisfaisant » et similaire à celui de la vingtaine d’ha de maïs de l’exploitation qui a suivi l’itinéraire habituel.

Ce dernier consiste en une application d’herbicide en pré- ou postlevée et une seconde en rattrapage si c'est nécessaire. Le deuxième apport d’urée est épandu avec un localisateur et le semis est précédé, comme pour le désherbage mécanique, d’un labour et d’un passage de vibroculteur ou de herse rotative, puis suivi d’un passage de rouleau. Gaël Chevalier avait déjà intégré un binage unique quelques années auparavant lorsqu’il n’avait pas autant de surface en maïs, pour incorporer le deuxième apport d’azote.

Plus coûteux

Les deux désherbages mécaniques ont été réalisés par une ETA, dont les frais ont été couverts par le programme. « S’ils avaient été à ma charge, ou si j’avais loué l’outil pour le faire moi-même, ma marge aurait été réduite », calcule-t-il. C’est pourquoi il ne s’engage pas sur l’avenir : « Dans la conjoncture actuelle, avec une très mauvaise année 2024 pour les céréales et les difficultés que connaît le secteur du cognac, que je produis, je n’investirai pas dans du matériel même si le désherbage mécanique s’est montré techniquement intéressant. C’est aussi une piste sérieuse dans un contexte où le nombre de matières actives diminue et accroît la pression sur les molécules restantes. »

Également dans le but de préserver la qualité de l’eau, Gaël Chevalier a installé des bandes enherbées en 2023 et 2024. La question de la diversité de l’assolement se pose aussi, mais les débouchés locaux sont limités. « Il n’y a pas de transformateur dans les environs. J’ai par exemple arrêté le lin oléagineux que j’ai cultivé pendant deux ou trois ans, lorsque je n’ai plus pu valoriser les pailles. C’est la DDE qui les achetait, notamment pour pailler des haies, mais elle y a mis fin lorsque les subventions qu’elle recevait de l’État pour cette activité se sont arrêtées. »

Le dispositif inclut deux années chez chaque agriculteur. Mais en 2024, du fait des conditions très pluvieuses, aucun passage n’a pu être effectué chez Gaël Chevalier.

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