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Désherbage « Je me passe du guidage avec le binage en poste inversé »

Ludovic Charles cultive du tournesol mais aussi de la lavande et du romarin en agriculture biologique.

Ludovic Charles, agriculteur dans le Gers, utilise un tracteur à poste inversé pour le binage de ses cultures en rang.

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« J’ai exploré plusieurs techniques de guidage assisté et le poste inversé est la solution la plus adaptée pour biner mes cultures avec précision », explique Ludovic Charles, qui cultive 100 hectares en agriculture biologique dans le Gers. Entre les tournesols et des cultures pérennes telles que la lavande et le romarin, les deux tiers de son assolement se composent de cultures nécessitant un binage régulier avec une Monosem à 7 rangs et une bineuse autoconstruite. Ludovic a dû choisir une solution pour biner efficacement et avec précision dans un parcellaire avec de forts dévers.

Le guidage par caméra en difficulté

D’abord tenté par le guidage par caméra, celui-ci est rapidement laissé de côté. « La caméra est malheureusement dans la réaction et non dans l’anticipation des imperfections du terrain », confie Ludovic Charles. En effet, lors du binage en dévers, l’agriculteur observe une correction trop tardive de l’appareil lorsque le tracteur perd de l’adhérence, causant la perte de certains plants. « De plus, avec la pente, les pieds ne sont pas totalement perpendiculaires au sol et causent des erreurs de lecture et donc de positionnement de la bineuse », ajoute-t-il.

© Loris Coassin/GFA - Le parcellaire en dévers du Gers empêche un bon fonctionnement des caméras de guidage et nécessite un lourd investissement pour un guidage GPS suffisant.

Pas de signal

Ludovic se tourne ensuite vers le guidage assisté par GPS avec une correction RTK. Une solution efficace lorsque la culture est mise en place ou semée avec ce même guidage pour conserver les lignes. Or dans le cas présent, les cultures pérennes étaient déjà implantées, impossible donc de retrouver la précision promise.

« En fond de colline, nous faisions également face à des pertes de signal satellite limitant la précision de l’équipement », constate-t-il. Pour compenser, Ludovic doit s’équiper d’une seconde antenne positionnée sur l’outil, couplée à une interface hydraulique. Le recroisement des signaux permet de conserver un bon niveau de précision. « Le coût d’un tel équipement ne peut pas être amorti dans ma structure. »

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© Loris Coassin/GFA - Contraint de guider son chantier de binage manuellement, l'agriculteur choisi le poste inversé pour être le plus éfficace.

Face à ses contraintes parcellaires et financières, la décision est prise de reprendre la main et profiter du renouvellement du tracteur pour s’équiper d’un Valtra avec un poste inversé. Un coût supplémentaire de 5 000 € pour obtenir l’option, que Ludovic Charles imagine retrouver lors de la revente de l’engin.

« J’ai finalement choisi de guider manuellement. Le poste inversé m’offre une bonne visibilité sur le rang, et ma connaissance du terrain me permet d’anticiper ses imperfections. Je maintiens donc un bon niveau de précision et un bon débit de chantier », se satisfait-il. Ludovic explique également être plus précis dans les courbes avec la direction sur l’arrière. Il admet toutefois subir plus de fatigue, due à sa concentration permanente sur la conduite. Aujourd’hui, il explique réaliser un tiers des heures du tracteur en poste inversé et souhaite convertir certains autres chantiers tels que la fauche des foins.

© Loris Coassin/GFA - Le retournement du siège ne prend que quelques secondes.
© Loris Coassin/GFA - Conçu pour conduire dans les deux sens, l'accoudoir multifonction pivote avec le siège pour conserver le même confort de pilotage en inversé.
© Loris Coassin/GFA - La rapidité de la direction est aussi réglable en poste inversé.

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