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Irrigation Des restrictions de plus en plus sévères

Le 14 avril, les agriculteurs ont organisé une opération escargot jusqu'au lac de Vinça. Si les règles avaient été adaptées, celui-ci contiendrait 10 millions de m³ d'eau en plus.

Dans les Pyrénées-Orientales, 300 agriculteurs ont bloqué la RN 116 et dénoncé une gestion de l’eau pénalisante.

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Le 14 avril 2023, 300 agriculteurs ont organisé une opération escargot sur la RN 116 entre Perpignan et Vinça, dans les Pyrénées-Orientales, afin de protester contre une gestion de l’eau qui met leurs cultures en péril. Le même jour, la chambre d’agriculture, la fédération des canaux d’irrigation et 150 agriculteurs déposaient un référé contre un arrêté préfectoral, du jamais vu !

C’est cet arrêté du 5 avril qui a mis le feu aux poudres, restreignant encore plus les volumes prélevables dans le fleuve de la Têt. Après négociation, et grâce également à la solidarité des agriculteurs situés en amont du barrage de Vinça, les volumes utilisables en aval ont pu être maintenus. Un nouvel arrêté a été publié le 18 avril. Mais avec des réserves au plus bas, ces volumes ne couvrent malgré tout que 20 % des besoins des cultures. Dans les vallées de l’Agly et du Tech, où il y a peu ou pas de réserves d’eau, certains canaux ne peuvent déjà plus en prélever du tout.

Des règles à adapter

« Cet automne, au vu de la sécheresse qui se prolongeait, il aurait fallu adapter les règles afin de ne pas laisser partir à la mer 10 millions de mètres cubes d’eau stockés dans le lac de Vinça ! Nous aurions pu en transférer au moins une partie dans les canaux. Cela aurait contribué à recharger en même temps la nappe, un tiers de l’eau s’infiltrant au niveau des canaux secondaires », relève David Massot, arboriculteur et président de l’Association syndicale autorisée du canal de Thuir. La saison aurait ainsi mieux démarré. « C’est entre avril et juin que le rendement de l’année et le potentiel de la suivante se déterminent », précise-t-il.

Dans ses vergers, les arbres tiennent le coup pour l’instant. Mais avec seulement trois irrigations par mois, il sait déjà qu’il va perdre une partie de sa production. « D’ici à trois semaines, nous allons commencer à récolter les abricotiers. Je pourrai réduire leur irrigation, ce qui fera de l’eau en plus pour les pêchers », note l’arboriculteur. Il ne désespère pas non plus de voir les pluies revenir. « Il n’est pas question de lâcher. Je rassure mes clients, nous allons quand même arriver à cueillir des fruits ! »

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