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Blé Fertilisation azotée : l’impasse au tallage est envisageable

La mesure du reliquat sortie d'hiver est nécessaire pour confirmer ou non la pertinence d'une impasse.

Il est primordial de se fier aux reliquats en sortie d’hiver et à l’état de sécheresse des sols pour prendre la décision de fertiliser les blés.

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Cette année, les conditions météorologiques observées depuis les semis de blé tendre rendent possible l’impasse du premier apport d’azote au tallage dans de nombreux cas. « Les semis précoces ont profité des conditions extrêmement favorables à la croissance des blés cet automne, et ont ainsi déjà pu absorber l'azote minéral disponible dans le sol, résume Francesca Degan, ingénieure chez Arvalis.

La douceur et l’humidité ont également permis une bonne minéralisation de l’azote organique, et l’absence de pluies abondantes a réduit les pertes par lixiviation », laissant présager des quantités d’azote relativement importantes dans les sols en sortie d'hiver. Celles-ci pourront vraisemblablement être valorisées par les blés, du fait de leur bon enracinement. Il convient toutefois de ne pas généraliser ce constat du fait des différences entre parcelles, prévient l’ingénieure.

Reliquat sortie d’hiver

« Le premier apport d’azote se raisonne en fonction de la disponibilité d’azote dans le sol en sortie hiver », rappelle l’institut technique. « Il est donc fondamental, cette année particulièrement mais comme les autres années, de réaliser un reliquat sortie d’hiver pour adapter son plan de fumure », appuie Francesca Degan.

« Ce que l’on sait, c’est qu’un blé a besoin d’absorber environ 60 unités d’azote pour atteindre le stade épi 1 cm, ajoute Christine Le Souder, ingénieure chez Arvalis. Si le reliquat s’élève à 100 kgN/ha par exemple, l’impasse est préférable ». Mais d’autres facteurs sont à prendre en compte pour adapter sa stratégie : état du tallage, précocité de la culture, type de sol ou encore pluviométrie.

« La bordure maritime (Pays de la Loire, Bretagne) et le Nord-pas-de-Calais, ont notamment été plutôt arrosés en janvier, les reliquats sont donc bien à regarder à la parcelle », précise-t-elle. L’état de sécheresse des sols doit également être contrôlé. « Il y a un questionnement sur la valorisation possible du reliquat sur des sols peu humides. Il fait sec en ce moment, c’est à surveiller », signalent les expertes.

L’éventuelle impasse est en revanche déconnectée des apports suivants : « il faut toujours faire un calcul de dose prévisionnelle qui prenne en compte la valeur du reliquat mesuré. Dans certains cas, l’impasse peut conduire à augmenter les apports tardifs, ce qui, quelque part, profite à la teneur en protéines », détaille Christine Le Souder.

Éviter la surfertilisation

Un excédent d’azote pendant le tallage ne serait valorisé par la culture, et aurait même des effets négatifs. D’abord, « il favorise les talles secondaires, qui sont non productives. Une biomasse trop importante peut pénaliser les blés lors d’un éventuel stress hydrique futur, notamment dans les sols superficiels à faible réserve utile, explique Francesca Degan.

Il y a aussi un risque accru de verse, avec la hausse du nombre de tiges et l’allongement des entre-nœuds qui fragilisent la plante. Enfin, une surfertilisation azotée augmente le risque de maladies foliaires, comme la rouille et l’oïdium, et de maladies du pied, tel que le piétin échaudage. »

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