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Phytos Contrôles renforcés pour le métam-sodium dans la Loire-Atlantique

© Pixabay

Pesticide utilisé notamment par les producteurs de mâche, le métam-sodium est pointé du doigt à la suite d’intoxications qui ont poussé mardi la préfecture de la Loire-Atlantique à renforcer les contrôles auprès des maraîchers, tandis que le département voisin du Maine-et-Loire a suspendu l’autorisation du produit.

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« Les 200 exploitations du département seront contrôlées dans les semaines à venir », a fait savoir la préfecture, après une réunion des services de l’État convoquée par la préfète Nicole Klein. Des cas d’intoxication avaient été relevés en octobre dans la région d’Angers, conduisant la préfecture du Maine-et-Loire à suspendre l’autorisation du métam-sodium jusqu’au 26 octobre.

Dans la Loire-Atlantique, « aucune intoxication de ce type n’a été portée à la connaissance des services de l’État », souligne la préfecture. Mais parmi les quelque 250 exploitants utilisant des produits à base de métam-sodium dans la Région des Pays de la Loire, l’essentiel se trouve dans le Maine-et-Loire et la Loire-Atlantique.

Enjeu pour la production de mâche

L’enjeu est de taille pour la région nantaise qui représente ainsi « 90 % de la production française » de mâche, soit 32 000 tonnes par an, selon Dominique Visonneau, président de la coopérative Océane, qui rassemble une quarantaine de producteurs. Ce maraîcher craint pour l’image de cette salade cultivée toute l’année, et se veut rassurant. Le métam-sodium « n’est pas un traitement sur la mâche, c’est un traitement du sol », explique-t-il.

Il s’agit en effet de nettoyer le sol, au maximum une fois par an, en septembre-octobre, en y enfouissant le produit avant de cultiver. La mâche a la particularité d’être semée directement et non plantée, ce qui rend le désherbage très difficile une fois qu’elle pousse. Une autre technique consiste à stériliser le sol à la vapeur, mais elle requiert « entre 2 500 et 3 000 litres de fioul à l’hectare », indique M. Visonneau, signalant l’augmentation du prix de ce combustible.

Décision nationale prochainement

« On sait faire de la mâche en agriculture bio sans utilisation de produits aussi dangereux », fait pour sa part valoir le député du Maine-et-Loire, Matthieu Orphelin (LREM). « En fonction des travaux de l’Anses, on saura prendre nos responsabilités », ajoute-t-il, en référence à l’Agence nationale de sécurité sanitaire qui a annoncé la semaine dernière le réexamen de l’autorisation des pesticides à base de métam-sodium.

« Les résultats des investigations menées sur les événements récents seront pris en compte », avait-elle affirmé, indiquant que la substance était autorisée au niveau européen jusqu’en 2022. Une décision nationale « est attendue dans les tout prochains jours », a pour sa part garanti la préfecture de la Loire-Atlantique. Elle a également rappelé que des arrêtés préfectoraux encadraient rigoureusement l’utilisation du métam-sodium, imposant notamment des formations aux personnes qui manipulent le produit.

Plainte contre X

L’association Sauvegarde de l’Anjou, affilié à la fédération France Nature Environnement, a porté plainte contre X auprès du tribunal d’Angers pour demander l’identification des personnes responsables du mauvais épandage. Le métam-sodium est « interdit dans d’autres pays de l’Union européenne », insiste Yves Lepage, président de l’association, estimant que la France devrait faire de même.

Le parquet d’Angers a ouvert une enquête préliminaire. « La totalité des personnes victimes de cette légère intoxication ont été auditionnées », a assuré le procureur Yves Gambert.

Avec l’AFP

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