Pommes de terre Les producteurs préparent la prochaine campagne
Au cours d’un point de presse, l’UNPT a notamment refait le point sur la production de 2017, les « braderies » en magasin, les surfaces de 2018 à ajuster et la fécule.
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Vendredi 26 janvier 2018, l’UNPT (Union nationale des producteurs de pommes de terre), qui organise le 13 février prochain au Havre son congrès annuel, a fait un état des lieux de la campagne de 2017-2018 en cours et un point sur la prochaine campagne. Elle a ainsi estimé que les surfaces ont été excessives en 2017. « La gestion des surfaces est l’affaire de tous », reprécise Alain Dequeker, son secrétaire général.
Alors que l’on sort des EGA (États-généraux de l’alimentation), l’UNPT demeure très en colère quand elle voit dans les magasins, des pommes de terre bradées à 11 centimes d’euro le kilo. « Nous allons être très vigilants », souligne Arnaud Delacour, président de l’UNPT. L’Union évoque aussi la pression de distributeurs sur les industriels pour aller vers une baisse des prix de contractualisation des produits transformés qui va se reporter sur les agriculteurs. « Nos coûts ne baissent pas ! C’est en totale contradiction avec les EGA ! », affirme le président de l’UNPT, qui plaide depuis toujours pour une juste rémunération des producteurs.
Production en hausse
Il y a eu une augmentation des surfaces de 5,1 % cette année en pommes de terre de conservation en marché du frais et industriel. Avec un rendement en hausse, la production française est ainsi de l’ordre de 6,2 millions de tonnes (Mt). Il s’agit d’une augmentation de 21 % par rapport à l’an dernier, sachant que la production était plutôt basse (mauvaises conditions climatiques).
Si l’on replace ces éléments dans le contexte, la production est légèrement supérieure à celle de 2014, dernière année excédentaire en France. Au niveau du NEPG (Groupement des producteurs de pommes de terre du Nord-Ouest européen), la production sur cinq pays a été de l’ordre de 29,3 Mt, soit +19,4 % par rapport à l’an dernier. Il y a une hausse de la demande sur le périmètre du NEPG, avec notamment une augmentation significative de la demande industrielle en 2017 versus 2014.
Bonne dynamique à l’exportation
Il existe une bonne dynamique à l’exportation cette année, avec à la fin de novembre, une augmentation des volumes. La situation est malgré tout contrastée avec l’Espagne et la Grande-Bretagne en retrait, mais les exportations vers l’Europe de l’Est et l’Italie sont en hausse.
À la fin de décembre, l’augmentation des volumes travaillés dans les usines françaises était de 7 % avec une très large partie sous contrat. Années après années, les industriels contractualisent de plus en plus, laissant de fait de moins en moins de place sur les achats libres.
Les conséquences en termes de prix sur le marché libre (hors contrat) sont une cotation du frais qui évolue entre 50 et 130 €/t. Quant aux cotations « industries », elles oscillent entre 20 à 45 €/t, donc évidemment sous les coûts de production.
Intérêt de la fécule
Au sujet de la pomme de terre de fécule, Arnaud Delacour rappelle : « On a coconstruit avec l’État au travers du couplage une stratégie pour retrouver de l’attractivité au niveau de la fécule. Force est de constater que ça marche ! On a arrêté depuis deux ans de perdre des surfaces et cela conforte la position de féculier de la France. »
Dans un contexte où beaucoup de productions sont en crise, les producteurs ont également rappelé que la pomme de terre de fécule trouve complètement sa place dans un assolement, pour des producteurs qui ne sont pas à même ou qui n’ont pas la volonté d’accéder à un cahier des charges extrêmement exigeant.
Globalement, la production a été supérieure à l’an dernier avec une richesse et une tare plus faibles. Les deux usines travaillent encore mais l’UNPT table sur production autour de 1,1 Mt de pommes de terre féculières à 17 (comparé à 1 Mt l’an dernier).
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