Justice Gardes à vue dans une enquête sur du vin espagnol « francisé »
Deux cadres d’une société de vente de vins ont été placés en garde à vue lundi lors d’une enquête préliminaire portant sur quelque 30 000 hectolitres de vins importés d’Espagne puis vendus en vins français.
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Plusieurs personnes, dont des courtiers en 2017, ont déjà été mises en cause dans cette enquête préliminaire pour « faux, usage de faux, escroquerie et tromperie sur la qualité d’un produit », précise le procureur de la République de Narbonne, David Charmatz. L’affaire a débuté en 2015 après les « fortes revendications de viticulteurs » sur de très importantes importations de vins espagnols.
Des investigations douanières
La préfecture avait alors saisi les Douanes pour vérifier les conditions de ces importations par plusieurs négociants audois, explique le magistrat. Ce sont ces investigations douanières qui ont permis de découvrir qu’un domaine avait importé plusieurs dizaines d’hectolitres de vins espagnols pour les revendre ensuite avec des étiquettes de vins français, ajoute-t-il.
En 2016, une enquête préliminaire a été ouverte pour « faux et usage » car pour « franciser un vin, il faut falsifier les documents d’origine » mais aussi pour « escroquerie » et « tromperie » car le vin n’avait pas les qualités et origines annoncées, explique David Charmatz. Depuis, certaines personnes ont reconnu leur culpabilité devant les policiers, ajoute le procureur.
Le rôle des intermédiaires en question
Mais il « reste encore à savoir le rôle exact des intermédiaires, les courtiers », lesquels sont incriminés par la défense du principal mis en cause. Selon ce viticulteur, « personne ne pouvait ignorer qu’il n’était pas en capacité de vendre de telles quantités de vin et, donc, personne ne pouvait ignorer l’origine étrangère des vins. »
Pendant leur garde à vue, les deux cadres de cette société ont réfuté les accusations sur leur connaissance de l’origine des vins. Ils ont affirmé au contraire que leur entreprise était victime, indique le procureur. La société de vente de vins vient d’ailleurs de déposer plainte. Le parquet de Montpellier travaille « en coordination étroite » dans cette affaire avec celui de Narbonne.
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